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Syrie: accrochages entre combattants kurdes et soldats turcs à la frontière


Mercredi 26 avril 2017 à 20h11

Beyrouth, 26 avr 2017 (AFP) — Des accrochages entre des combattants kurdes syriens et l'armée turque ont éclaté mercredi à la frontière nord-est de la Syrie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), au lendemain de frappes aériennes meurtrières d'Ankara sur la zone.

Les affrontements ont éclaté "après que les Unités de protection du peuple kurde (YPG) ont ouvert le feu sur un véhicule blindé de l'armée turque qui avait franchi la frontière entre la Turquie et la Syrie", a affirmé l'Observatoire.

Les forces turques tiraient à l'artillerie sur les positions des YPG à l'ouest de Darbasiyah, une localité frontalière dans la province syrienne de Hassaké (nord-est) tandis que les combattants kurdes lançaient des roquettes sur les avant-postes de l'armée turque, a précisé le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Il n'a pas été fait état dans l'immédiat de victimes.

Les YPG sont la principale composante des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance kurdo-arabe combattant le groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie et soutenue par les Etats-Unis.

Mercredi, les FDS ont accusé Ankara de viser les YPG pour "entraver l'avancée de la bataille pour Raqa", principal fief de l'EI en Syrie et objectif ultime d'une offensive en cours des FDS.

Les YPG ont mis en garde mercredi contre une "agression élargie" et affirmé que la Turquie avait bombardé au moins trois secteurs différents le long de la frontière, y compris Darbasiyah.

Ces violences transfrontalières surviennent au lendemain de raids aériens turcs contre un QG des YPG à quelque 150 km plus à l'est. Les frappes turques ont fait 28 morts, essentiellement des membres des YPG, et 19 blessés, selon l'Observatoire.

Il s'agit des plus meurtrières menées en Syrie par la Turquie, qui qualifie les YPG de groupe "terroriste" en raison de leurs liens avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes turcs). Ankara a également ciblé mardi en Irak des positions tenues par le PKK et ses alliés locaux.

Les Etats-Unis, qui conduisent une coalition internationale luttant contre l'EI en Irak et en Syrie, ont exprimé leur "profonde préoccupation" après les bombardements turcs.

"Nous sommes (...) profondément préoccupés par le fait que la Turquie ait mené des frappes aériennes (...) dans le nord de la Syrie et dans le nord de l'Irak, sans coordination adéquate avec les Etats-Unis ou la coalition mise en place pour défaire l'EI", a déclaré mardi le porte-parole du département d'Etat, Mark Toner.

La Turquie étant un allié des Américains et un membre de l'Otan, Washington doit ainsi prendre garde à ne pas s'aliéner ce précieux partenaire sous peine de perdre le soutien d'Ankara dans la lutte antijihadiste.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.