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Explosion à Diyarbakir: un "attentat terroriste", pas un accident (ministre)


Mercredi 12 avril 2017 à 12h16

Ankara, 12 avr 2017 (AFP) — L'explosion survenue mardi dans l'enceinte d'un QG de la police à Diyarbakir (sud-est), initialement qualifiée d'accidentelle, était en fait un "attentat terroriste", a affirmé mercredi le ministre turc de l'Intérieur, tandis que le bilan était réévalué à trois morts.

Après enquête, "il s'est avéré qu'il s'agit d'un attentat terroriste", a affirmé Süleyman Soylu, interrogé sur la chaîne HaberTürk à propos de l'explosion survenue dans la "capitale" du sud-est à majorité kurde du pays.

Ce même ministre avait affirmé la veille qu'il n'y avait pas eu d'"intervention extérieure", l'explosion étant "survenue lors de la réparation de véhicules".

M. Soylu a expliqué mercredi que la déflagration avait été provoquée par des explosifs placés en sous-sol, dans un tunnel, sans donner plus de détails.

Les autorités ont annoncé l'interpellation de 177 personnes dans le cadre de l'enquête sur cette explosion.

Dans un communiqué publié mercredi, le gouvernorat de Diyarbakir fait état de trois tués -deux civils et un policier-, et de quatre blessés encore hospitalisés. Plus tôt, M. Soylu avait évoqué deux morts et 12 blessés légers.

Selon le gouvernorat, environ une tonne d'explosifs logés dans "un tunnel long de trente mètres (...) creusé depuis un immeuble voisin" ont été utilisés dans cette attaque.

Un photographe de l'AFP a vu un bâtiment réduit à un amas de poutres, de ciment et de câbles métalliques, signe de la puissance de la déflagration.

L'attaque n'a pas été revendiquée et les autorités turques se sont abstenues de désigner un coupable.

Diyarbakir et sa région ont été visées ces derniers mois par plusieurs attentats des séparatistes kurdes, notamment le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK).

Cette région est le théâtre d'affrontements quasi-quotidiens entre les forces de sécurité et les membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe classé "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.

Après la rupture d'un fragile cessez-le-feu visant à mettre fin à ce conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984, les violences entre le PKK et Ankara ont repris à l'été 2015.

La Turquie a également été frappée par plusieurs attentats commis par le groupe Etat islamique (EI), qui a revendiqué une attaque contre une discothèque d'Istanbul dans la nuit du Nouvel An.

Le pays est en état d'alerte, à quelques jours du référendum, dimanche, sur une réforme constitutionnelle visant à renforcer les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.