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Turquie: deux nouveaux maires arrêtés dans le sud-est à majorité kurde


Lundi 21 novembre 2016 à 11h41

Istanbul, 21 nov 2016 (AFP) — Deux maires du sud-est à majorité kurde de la Turquie ont été interpellés lundi dans le cadre d'une enquête sur le "terrorisme", dernières arrestations en date visant les élus locaux prokurdes, a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

Ahmet Türk, co-maire de Mardin, l'une des principales villes du sud-est du pays, et Emin Irmak, co-maire d'Artuklu, municipalité de la province de Mardin, ont été placés en garde à vue, a indiqué Anadolu.

Leur interpellation fait suite à celles, la semaine dernière, de co-maires de Van, Siirt et Tunceli, dans le sud-est de la Turquie.

Les autorités turques ont multiplié ces dernières semaines les suspensions et arrestations d'élus locaux accusés de liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée "terroriste" par Ankara, Washington et Bruxelles.

Tous les maires suspendus et interpellés ont été élus sous les couleurs du Parti pour la paix et la démocratie (BDP, prokurde), une formation liée au Parti démocratique des peuples (HDP), dont les dirigeants ont été incarcérés au début du mois.

Les municipalités du BDP sont dirigées par des co-maires, une femme et un homme, dans un geste symbolique d'égalité.

Les co-maires de Diyarbakir, "capitale kurde" du pays, ont été incarcérés le mois dernier pour des liens présumés avec le PKK et remplacés par administrateur.

Selon les chiffres du HDP, publiés avant les dernières interpellations, 53 maires ont été démis de leurs fonctions et 39 arrêtés dans le sud-est du pays.

Les autorités affirment qu'il est nécessaire de remplacer ces élus par des administrateurs dans le cadre de la lutte contre le PKK, une mesure qui suscite la controverse.

Début novembre, un administrateur désigné pour diriger la municipalité de Derik, dans la province de Mardin, a été tué dans un attentat à la bombe attribué par les autorités au PKK.

Le sud-est de la Turquie est ensanglanté par des combats quotidiens entre le PKK et les forces de sécurité depuis la rupture, à l'été 2015, d'un fragile cessez-le-feu, qui a sonné le glas du processus de paix visant à mettre un terme au conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.