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Turquie: un sous-préfet du sud-est tué dans un attentat à la bombe


Vendredi 11 novembre 2016 à 09h32

Istanbul, 11 nov 2016 (AFP) — Le sous-préfet de Derik, un district du sud-est à majorité kurde de la Turquie, a succombé vendredi à des blessures reçues la veille dans un attentat à la bombe, ont indiqué les autorités.

Muhammet Fatih Safitürk, 35 ans, avait été blessé jeudi avec au moins deux autres personnes par l'explosion d'une bombe artisanale près de la sous-préfecture de Derik, dans la province de Mardin.

"Malgré tous les efforts déployés pour le sauver, Muhammet Fatih Safitürk est tombé en martyr", a indiqué dans un communiqué le gouvernorat de Mardin.

M. Safitürk cumulait les fonctions de sous-préfet de Derik et de maire de la ville du même nom, après avoir été chargé par le gouvernement d'administrer la municipalité dans le cadre d'un vaste mouvement de remplacement de responsables locaux jugés proches de la rébellion kurde.

Selon l'agence de presse progouvernementale Anadolu, l'attaque contre la sous-préfecture a été menée par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène une sanglante rébellion contre Ankara.

Les autorités ont lancé une chasse à l'homme pour retrouver les responsables de l'attaque et plus de 20 personnes ont été placées en garde à vue, selon Anadolu.

Les remplacements de responsables élus par des administrateurs nommés par Ankara se sont multipliés ces dernières semaines dans le sud-est du pays.

Les autorités affirment qu'il s'agit d'une mesure nécessaire dans le cadre de la lutte contre le PKK, une organisation classée "terroriste" par Ankara, Washington et Bruxelles.

La semaine dernière, les dirigeants et plusieurs députés du principal parti prokurde, le HDP, accusé par le président Recep Tayyip Erdogan d'être la "vitrine politique" du PKK, ont été placés en détention.

Le sud-est de la Turquie est ensanglanté par des combats quotidiens entre le PKK et les forces de sécurité depuis la rupture, à l'été 2015, d'un fragile cessez-le-feu, qui a sonné le glas du processus de paix pour mettre un terme au conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.