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Turquie: les dirigeants du parti prokurde en garde à vue (agence)


Vendredi 4 novembre 2016 à 00h51

Istanbul, 3 nov 2016 (AFP) — Les coprésidents de la principale formation prokurde de Turquie, le Parti démocratique des peuples (HDP), ont été placés en garde à vue dans la nuit de jeudi à vendredi, a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag ont été interpellés dans le cadre d'une enquête "antiterroriste", selon Anadolu. Le HDP, troisième force au Parlement turc, est accusé par le président Recep Tayyip Erdogan d'être lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée "terroriste" par Ankara.

"Les policiers sont à la porte de mon domicile à Diyarbakir avec une décision de placement en garde à vue par la force", a déclaré M. Demirtas sur Twitter peu avant son interpellation.

Selon les chaînes d'information NTV et CNN-Türk, au moins sept autres députés du HDP ont également été placés en garde à vue et d'autres étaient visés par un mandat d'arrêt.

Ce coup de filet nocturne intervient dans un contexte très tendu, notamment depuis le placement en détention des deux maires de Diyarbakir, "capitale" du sud-est à majorité kurde de la Turquie.

M. Demirtas et Mme Yüksekdag, qui sont également députés, font l'objet de plusieurs enquêtes sur de présumés liens avec le PKK, mais ont assuré à plusieurs reprises qu'ils ne se rendraient pas de leur plein gré à une éventuelle convocation de la justice.

En mai, le Parlement turc a voté la levée de l'immunité des députés menacés de poursuites judiciaires, une mesure contestée visant notamment les élus du HDP.

Le président Erdogan considère que le HDP est étroitement lié au PKK et a fait savoir qu'il ne considérait plus cette formation comme un interlocuteur légitime.

Le PKK, considéré par Ankara et ses alliés occidentaux comme un groupe terroriste, et l'armée turque ont rompu, à l'été 2015, un fragile cessez-le-feu et repris les hostilités, qui ont fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.