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Turquie: les deux maires kurdes de Diyarbakir (sud-est) en garde à vue


Mardi 25 octobre 2016 à 21h55

Diyarbakir (Turquie), 25 oct 2016 (AFP) — Les deux co-maires de Diyarbakir, plus grande ville du sud-est à majorité kurde de la Turquie, ont été placés en garde à vue dans le cadre d'une enquête liée au "terrorisme", ont indiqué à l'AFP des responsables de sécurité mardi soir.

Plusieurs dizaines de policiers, des blindés légers des forces de sécurité et des camions équipés de canons à eau ont été déployés autour de la mairie où une perquisition était en cours, a constaté un journaliste de l'AFP.

Gültan Kisanak a été arrêtée à l'aéroport et son collègue Firat Anli à son domicile, ont indiqué les responsables à l'AFP. Ils dirigent ensemble la municipalité de Diyarbakir, la "capitale" du sud-est de la Turquie secouée par des combats meurtriers entre forces de sécurité et membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Diyabakir a été durement touchée par ces affrontements, notamment dans son district historique de Sur, où une mosquée construite au XVIe siècle a été gravement endommagée par des tirs.

Le président Recep Tayyip Erdogan a averti à plusieurs reprises que les élus locaux qui apportaient une aide logistique au PKK seraient poursuivis.

Le mois dernier, 24 maires soupçonnés d'être liés au PKK ont été suspendus et remplacés par des administrateurs proches du parti au pouvoir, le Parti de la justice et du développement (AKP).

Cette mesure controversée a donné lieu à de multiples affrontements. L'un de ces administrateurs a été tué par balles le 16 octobre à Van, dans l'est de la Turquie.

Le PKK, considéré par Ankara et ses alliés occidentaux comme un groupe "terroriste", et l'armée turque ont rompu, il y a un an, un fragile cessez-le-feu et repris les hostilités, qui ont fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.