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Turquie: un responsable local assassiné dans le sud-est à majorité kurde


Mardi 11 octobre 2016 à 16h07

Diyarbakir (Turquie), 11 oct 2016 (AFP) — Un sous-préfet d'une localité du sud-est à majorité kurde de la Turquie, membre du parti au pouvoir, a été tué lundi soir, deuxième assassinat du genre en 24 heures, a indiqué un responsable local.

Ces assassinats ont été attribués par les autorités turques aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Le sous-préfet de la localité de Dicle dans la province de Diyarbakir, Deryan Aktert, a été "pris dans une embuscade" et "visé par des tirs", a déclaré mardi matin un responsable local sous couvert de l'anonymat. Le responsable "est décédé des suites de ses blessures".

Cet assassinat est survenu 24 heures après celui d'un autre sous-préfet dans la localité de Özalp dans la région de Van (est), tué lors d'une attaque à son domicile, selon les médias.

Les deux responsables tués appartenaient au Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir.

Une opération des forces de sécurité a été lancée pour retrouver les auteurs des assassinats, a précisé le responsable local.

Au moins 28 personnes ont été placées en garde à vue dès lundi soir dans la région, a indiqué une source sécuritaire à l'AFP, sans pouvoir confirmer si ces personnes avaient un lien direct avec ces attaques.

Pour leur part, le Parti démocratique du peuple (HDP) et le Parti pour la paix et la démocratie (BDP), deux formations pro-kurdes, ont annoncé mardi que 55 de leurs membres avaient été arrêtés mardi dans la région de Diyarbakir.

Alors que les motifs de ces arrestations n'ont pas été précisés, environ 500 personnes se sont rassemblées en début d'après-midi au siège du BDP à Diyarbakir, entourées de nombreux policiers, qui ne sont pas intervenus. Le groupe de manifestants - composé de députés, élus locaux, membres des partis pro-kurdes et sympathisants -, ont observé un silence pendant quinze minutes.

Le PKK - une organisation considérée comme terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis - mène depuis 32 ans une insurrection contre l'Etat turc dans le sud-est du pays, qui a entraîné la mort de plus de 40.000 personnes. Après un fragile cessez-le-feu pendant deux ans, les violences ont repris l'an passé.

Après la mort de 18 personnes dimanche dans l'explosion d'une voiture piégée aux abords d'un commissariat dans le sud-est, le président Recep Tayyip Erdogan avait assuré que la Turquie restait "déterminée" à "empêcher l'organisation séparatiste terroriste (kurde) de mener des actions".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.