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Turquie: manifestation à Istanbul après la fermeture d'une chaîne de télévision pro-kurde


Mardi 4 octobre 2016 à 20h05

Istanbul, 4 oct 2016 (AFP) — Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblées mardi soir près de la place Taksim à Istanbul pour dénoncer la fermeture d'une des principales chaînes d'information pro-kurde plus tôt dans la journée, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Encadrés par des policiers en nombre, les manifestants - essentiellement des journalistes venus de médias qui ont fermé sur décision de justice ces dernières semaines - ont crié "on ne peut fermer IMCTV" ou "tous ensemble contre le fascisme".

Munis de pancartes sur lesquelles on pouvait lire "on ne fera jamais taire la presse libre", ils ont dénoncé la fermeture de la chaîne IMCTV, qui défend pèle-mêle les causes kurde, féministe et écologiste.

En début de soirée, les manifestants commençaient à quitter les lieux du rassemblement dans le calme, selon un photographe de l'AFP présent sur place.

Mardi midi, alors que plusieurs dizaines de journalistes de la chaîne IMCTV étaient rassemblés en salle de rédaction, en régie et sur le plateau, la police turque est intervenue pour interrompre en plein direct la diffusion en vertu d'une décision de justice.

La chaîne IMCTV, fondée en 2011, s'était vu notifier la semaine dernière sa fermeture, décidée dans le cadre de l'état d'urgence qui a été prolongé lundi de trois mois à partir du 19 octobre.

Au total, 12 chaînes de télévision, dont IMCTV, soupçonnées d'être liées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et de soutenir le "terrorisme" ont été interdites.

Après la tentative de putsch, Ankara a lancé des purges visant à la fois les partisans de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'avoir fomenté le putsch avorté, mais aussi les sympathisants de la rébellion kurde.

Lors de ces purges, plus de 100 journalistes ont été arrêtés et plus de 100 médias jugés critiques à l'égard du pouvoir ont été fermés.

En septembre, l'ONG Reporters sans frontières (RSF) avait dénoncé dans un rapport "les attaques frontales du gouvernement du président turc Recep Tayyip Erdogan contre les médias indépendants" et "la liberté d'informer", appelant Ankara à "renouer avec les principes démocratiques".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.