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Les "Peuples de Turquie" à l'honneur au festival de cinéma de Douarnenez


Vendredi 19 août 2016 à 18h24

Brest, 19 août 2016 (AFP) — La 39e édition du festival de cinéma de Douarnenez, qui s'est ouvert vendredi, met en avant les "Peuples de Turquie" autour de projections, débats, expositions et concerts, afin de témoigner de la création artistique et des luttes des Kurdes, des Alevis ou encore des Arméniens.

"D'habitude, on n'est pas en lien avec l'actualité. On est d'abord un festival de cinéma, mais là, l'actualité nous a rattrapé", souligne Yann Stéphant, directeur du festival, en référence au putsch manqué en Turquie du 15 juillet.

"Avant même le coup d'Etat, la question des libertés publiques, de la liberté d'expression, en particulier celle des droits humains en Turquie, nous inquiétait", assure Yann Stéphant, interrogé par l'AFP. "Des invités ont été arrêtés dès avant le coup d'Etat, notamment des journalistes", souligne-t-il.

Le festival, l'un des plus anciens de France, évoquera notamment l'histoire de la Turquie en partant de la fin de l'Empire ottoman jusqu'à la constitution de l'Etat turc.

Au total, ce sont près de 150 films, de tous les formats et de tous les genres, qui seront projetés dans quatre salles jusqu'au 27 août. Parmi ceux-ci, environ 70 porteront sur la Turquie, dont "Une histoire de fou" (2015) de Robert Guédiguian sur le génocide arménien en 1915, ou le documentaire "Bakur" (2015) qui propose un regard de l'intérieur sur le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation kurde illégale.

En dehors de ces projections, des débats sur des sujets de société ou des questions politiques, des expositions et des concerts animeront l'événement, qui comptabilise quelque 16.000 entrées payantes.

La spécificité du festival de cinéma de Douarnenez, cité portuaire du Finistère de 15.000 habitants, est de présenter les films produits dans l'année en Bretagne "pour aller ensuite se frotter à l'ailleurs, c'est à dire à d'autres cultures, d'autres minorités, d'autres peuples", explique son directeur.

Né en 1978, le festival s'interroge depuis ses débuts sur les revendications linguistiques, culturelles et politiques des minorités du monde, en écho à la lutte pour la survie de la culture et de la langue bretonnes.

Il s'est intéressé aussi bien aux minorités européennes (pays celtiques, Pays Basque, Catalogne) qu'aux minorités lointaines (Tibet, Aborigènes d'Australie), aux peuples sans territoires (Yddishland, Palestine, Kurdistan) ou encore à de grandes thématiques telles que la mondialisation, l'immigration ou la colonisation.

Le festival se prolonge jusqu'au 27 août.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.