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Syrie: 10 civils tués dans des frappes à Alep, poursuite des combats


Vendredi 5 août 2016 à 12h07

Beyrouth, 5 août 2016 (AFP) — Dix civils dont sept enfants ont péri vendredi dans des frappes sur les secteurs d'Alep contrôlés par les rebelles engagés dans des combats acharnés pour tenter d'empêcher les forces prorégime de s'emparer de la deuxième ville de Syrie, selon une ONG.

Le 31 juillet, les rebelles aidés du groupe jihadiste Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra qui a renoncé à son rattachement à Al-Qaïda) ont lancé au sud d'Alep une contre-offensive pour briser le siège imposé par le régime à leurs quartiers situés dans l'est de cette ville divisée du nord de la Syrie.

Après avoir réussi à reprendre quelques secteurs, les rebelles avaient de nouveau perdu du terrain face à l'armée aidée par des combattants iraniens et du Hezbollah libanais ainsi que par l'aviation de l'allié russe.

Mais les combats violents ont continué, Alep étant un enjeu majeur du conflit. Sa prise par le pouvoir pourrait sonner le glas de la rébellion.

Vendredi, les raids aériens, un principal atout du régime de Bachar al-Assad dans cette guerre, ont de nouveau visé les quartiers rebelles, "tuant 10 civils dont sept enfants dans le secteur de Marjé", a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'ONG n'était pas en mesure de préciser la nationalité des avions ayant mené les raids régulièrement lancés soit par le régime, soit par la Russie.

Tout près d'Alep, vers le sud, les affrontements se poursuivaient entre combattants prorégime et rebelles qui cherchent à s'emparer du quartier gouvernemental de Ramoussa -situé à la périphérie- pour ouvrir un axe de ravitaillement vers leurs quartiers est, où sont assiégés depuis le 17 juillet quelque 250.000 habitants qui manquent de tout.

C'est aussi à travers Ramoussa que transite le ravitaillement de l'armée et des civils dans la partie ouest d'Alep aux mains du régime.

Au total depuis le 31 juillet, au moins 112 civils, dont 33 enfants ont péri dans les bombardements visant aussi bien les quartiers rebelles que prorégime à Alep, a indiqué l'OSDH qui s'appuie sur un vaste réseau de sources médicales et de militants à travers le pays ravagé depuis mars 2011 par un conflit dévastateur.

Jeudi, le président américain Barack Obama a critiqué Moscou pour son appui militaire sans faille au régime syrien.

"Je ne suis pas certain que nous puissions faire confiance à la Russie et à Vladimir Poutine et c'est pourquoi nous devons évaluer si nous pouvons ou pas obtenir une véritable cessation des hostilités" en Syrie, a-t-il dit, alors que Washington et Moscou tentent de trouver une issue au conflit.

A quelque 60 km au nord-est d'Alep, des combattants arabes et kurdes regroupés au sein des Forces démocratiques syriennes (FDS) poursuivaient leur progression à Minbej, un fief du groupe jihadiste Etat islamique (EI), avec l'appui aérien de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis.

Le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, a affirmé que les FDS contrôlaient 70% de cette ville assiégée qu'elles cherchent à reprendre depuis le 31 mai.

"Pour l'EI, c'est la phase finale de la bataille. Mais cela ne veut pas dire que celle-ci sera terminée dans quelques jours car les secteurs toujours aux mains des jihadistes abritent une large population civile qu'ils utilisent comme boucliers humains", a-t-il ajouté.

Les FDS sont entrées le 23 juin à Minbej qui servait aux jihadistes de principal carrefour d'approvisionnement de la frontière turque vers Raqa, leur capitale de facto en Syrie située plus à l'est.

Déclenché par la répression de manifestations pro-démocratie, le conflit en Syrie qui s'est complexifié avec l'intervention militaire étrangère et la montée en puissance de jihadistes, a fait plus de 280.000 morts.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.