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Turquie: "Nous n'avons pas peur", lance Davutoglu à Diyarbakir après un attentat meurtrier


Vendredi 1 avril 2016 à 13h27

Diyarbakir (Turquie), 1 avr 2016 (AFP) — "Nous n'avons pas peur, ils ne nous ferons pas vaciller", a proclamé vendredi le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu à Diyarbakir, au lendemain d'un attentat à la voiture piégée qui a tué sept policiers dans la principale ville à majorité kurde du sud-est de la Turquie, attribué aux rebelles kurdes.

M. Davutoglu, qui s'exprimait devant une foule, a mis l'accent sur la "fraternité" entre Turcs et Kurdes, alors que le conflit kurde a repris de plus belle l'été dernier après une accalmie de deux ans.

"Ils ont cru que nous aurions peur. Nous n'avons pas peur, ils ne nous feront pas vaciller, nous sommes débout jusqu'à la fin", a martelé le chef du gouvernement turc qui avait prévu son déplacement dans la ville avant l'attaque et qui a décidé de le maintenir, entouré d'importantes mesures de sécurité.

Une cérémonie officielle s'est déroulée, avant son discours, en hommage aux sept policiers tués. L'attentat a également fait 27 blessés.

Depuis Washington où il est en visite, le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a appelé la communauté internationale à soutenir l'action de son gouvernement contre les séparatistes kurdes.

"Nous ne pouvons plus tolérer ça", a lancé M. Erdogan. "Les pays européens et les autres pays, j'espère, peuvent voir le véritable visage derrière ces attentats", a-t-il déclaré.

Depuis plusieurs mois, des affrontements sanglants opposent les forces de sécurité aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans de nombreuses villes du sud-est anatolien placées sous couvre-feu.

La Turquie vit en état d'alerte renforcée en raison d'une série inédites d'attaques attribuées aux jihadistes ou liées à la reprise du conflit kurde.

La dernière, un attentat suicide attribué par Ankara au groupe Etat islamique (EI), a frappé en plein coeur d'Istanbul le 19 mars, tuant quatre touristes étrangers. Six jours plus tôt, une attaque revendiquée par un groupe radical kurde proche du PKK avait tué 35 personnes à Ankara.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.