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Turquie: incidents autour des célébrations du Nouvel an kurde à Istanbul


Dimanche 20 mars 2016 à 15h21

Istanbul, 20 mars 2016 (AFP) — La police turque a dispersé sans ménagement dimanche à Istanbul des centaines de personnes qui voulaient célébrer le Nouvel an kurde malgré une interdiction de rassemblement du gouverneur local, a constaté un journaliste de l'AFP.

Dès le début de la journée, les forces de l'ordre ont barré tous les accès à la place du district stambouliote de Bakirköy où devaient se réunir les participants à la fête, à l'appel du principal parti prokurde de Turquie, la Parti démocratique des peuples (HDP).

Elles y ont d'abord empêché un député du HDP, Pervin Buldan, de faire une déclaration à la presse puis dispersé les manifestants qui tentaient de s'approcher des lieux avec des gaz lacrymogènes, des canons à eau et des balles en plastique, provoquant de brefs affrontements. Plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées, selon les médias locaux.

Les autorités turques ont cette année interdit dans de nombreuses villes les célébrations du Nouvel an kurde (Newroz) pour des raisons de sécurité.

"Au total 120.000 policiers et 80.000 gendarmes ont été mobilisés cette année" pour empêcher tout débordement, a déclaré dimanche le ministre de l'Intérieur Efkan Ala.

Ces célébrations ont toutefois été maintenues pour lundi dans la grande ville du sud-est à majorité kurde du pays, Diyarbakir, où elles réunissent traditionnellement chaque année plusieurs centaines de milliers de personnes.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, de violents affrontements ont repris depuis l'été dernier entre les forces de sécurité turques et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans plusieurs villes du sud-est anatolien.

Ces combats ont fait de nombreuses victimes dans les deux camps, causé la mort de dizaines de civils et provoqué l'exode de dizaines de milliers d'entre eux.

Un groupe radical et dissident du PKK a revendiqué ce dernier mois deux attentats à la voiture piégée à Ankara qui ont fait plusieurs dizaines de victimes.

Depuis l'été dernier, les partisans de la cause kurde ont également été frappés par plusieurs attentats attribués par le gouvernement islamo-conservateur turc au groupe Etat islamique (EI), opposé aux milices kurdes de Syrie. Le plus meurtrier a fait 103 morts devant la gare centrale de la capitale turque en octobre dernier.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.