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Irak: le Premier ministre promet de riposter à une attaque chimique de l'EI


Samedi 12 mars 2016 à 16h24

Bagdad, 12 mars 2016 (AFP) — Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a promis samedi de riposter à l'attaque chimique imputée au groupe Etat islamique (EI) près de Kirkouk, dans le nord de l'Irak, qui a coûté la vie à une fillette de trois ans.

L'attaque de mercredi, soupçonnée d'avoir été commise au gaz moutarde contre la ville de Taza (220 km au nord de Bagdad), "ne restera pas impunie", a affirmé M. Abadi dans un communiqué.

Fatima Samir, une fillette de trois ans, a succombé vendredi à ses blessures. Elle "est morte de complications respiratoires et d'insuffisance rénale (...) causées par le gaz moutarde utilisé par l'EI", a déclaré Masrour Aswad, membre du Comité irakien des droits de l'Homme.

Elle faisait partie des dizaines de personnes hospitalisées mercredi après des bombardements sur Taza en provenance de la localité voisine de Bashir, où des jihadistes de l'EI sont présents même si ce secteur de la province de Kirkouk est globalement contrôlé par des forces kurdes et des milices chiites.

Des responsables locaux ont déclaré que du gaz moutarde avait été utilisé par l'EI mais des experts continuent d'analyser les échantillons prélevés sur place.

Le Premier ministre a également promis un soutien médical aux habitants de Taza dont des centaines ont été soignés à la suite de l'attaque.

Vendredi, des centaines de personnes ont assisté aux funérailles de Fatima Samir, certains brandissant des pancartes pour demander la protection des autorités.

L'aviation irakienne a mené des frappes sur Bashir dans la nuit de vendredi à samedi et M. Abadi a promis qu'une opération terrestre serait bientôt lancée pour reprendre le village des mains des jihadistes, a indiqué Abou Ridha al-Najjar, un commandant d'une milice progouvernementale.

Mais les tensions entre forces kurdes et milices chiites dans la zone compliquent la lutte contre l'EI qui s'est emparé en 2014 de vastes pans du territoire au nord et à l'ouest de Bagdad.

En février, le directeur de la CIA John Brennan avait affirmé que l'EI avait déjà utilisé à plusieurs reprises des armes chimiques en Irak et en Syrie et pouvait notamment fabriquer de petites quantités de gaz moutarde. Mais les capacités réelles de l'EI à produire des agents chimiques à des fins militaires demeurent floues.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.