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Lavrov appelle Mistura à inclure les Kurdes dans les négociations sur la Syrie


Vendredi 11 mars 2016 à 11h20

Moscou, 11 mars 2016 (AFP) — Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a appelé vendredi l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura à inclure les Kurdes dans les négociations de paix sur la Syrie, une proposition qui se heurte à l'opposition farouche de la Turquie.

"Le lancement de pourparlers sans la participation de ce groupe (...) serait un signe de faiblesse de la part de la communauté internationale", a déclaré M. Lavrov lors d'une conférence de presse commune à Moscou avec son homologue chinois Wang Yi.

"Ce serait une violation des droits d'un grand et important groupe de population de la Syrie", a-t-il poursuivi, ajoutant que l'exclusion des Kurdes de Syrie des négociations ne ferait que "nourrir les ambitions de ceux qui ne veulent pas rester au sein de la Syrie, mais qui réfléchissent à une sécession".

"Staffan de Mistura doit prendre la décision adéquate. Nous sommes souvent en contact avec lui et nous exprimons fermement notre position. Nous l'avons fait une nouvelle fois hier" (jeudi), a ajouté M. Lavrov, fustigeant l'opposition de la Turquie à la participation des Kurdes aux pourparlers de paix.

Interrogé vendredi avant les propos de M. Lavrov rapportés par l'agence publique russe Ria Novosti, Staffan de Mistura a indiqué qu'il n'entendait pas "envoyer de nouvelles invitations" à d'autres participants que ceux qui avaient déjà pris part aux derniers pourparlers.

Alliés de Moscou et de Washington, les Kurdes syriens -- qui contrôlent désormais plus de 10% du territoire et les trois quarts de la frontière syro-turque -- avaient été exclus des premières négociations de paix tentées sans succès début février à Genève.

En pointe dans la la lutte contre l'organisation État islamique (EI) dans le nord de la Syrie, les YPG (Unités de protection du peuple) kurdes sont un mouvement "terroriste" aux yeux d'Ankara, qui les considère comme une émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), son ennemi numéro 1.

En février, l'artillerie turque a commencé à bombarder par intermittence des positions des YPG en Syrie.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.