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Turquie: des milliers de manifestants dispersés par la police à Diyarbakir


Samedi 27 février 2016 à 16h14

Diyarbakir (Turquie), 27 fév 2016 (AFP) — La police a dispersé samedi à Diyarbakir des milliers de manifestants qui dénonçaient les opérations militaires et le couvre-feu partiel imposé depuis près de trois mois dans la grande ville du sud-est, à majorité kurde, de Turquie.

Des milliers de personnes s'étaient rassemblées dans le parc Kosuyolu pour demander le levée du couvre-feu et un arrêt "humanitaire" des opérations pendant 24 heures, a constaté un journaliste de l'AFP.

Après avoir écouté les discours de responsables kurdes, les manifestants se sont mis en mouvement, ce qui a provoqué l'intervention des forces de l'ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau contre les manifestants, dont certains ont lancé des pierres et des pétards contre les policiers.

Au moins dix personnes ont été arrêtées et une personne grièvement blessée durant les affrontements. Des nuages de gaz lacrymogènes ont recouvert le parc, précipitamment abandonné par des manifestants se protégeant le nez et les yeux.

Plusieurs quartiers du district central de Sur, ceint de murailles de l'ère romaine inscrites au patrimoine mondial de l'Unesco, sont soumis depuis le 2 décembre à un couvre-feu.

L'armée et la police turques ont lancé dans cet entrelacs de ruelles une opération de grande ampleur destinée à reprendre le contrôle de zones entières où des jeunes militants armés du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rébellion kurde) ont érigé des barricades, creusé des tranchées et défié l'Etat en y déclarant l'autonomie.

Quelques 237 militants du PKK ont été abattus au cours des violents combats survenus dans la ville, selon les autorités. Des chiffres rejetés par les activistes kurdes, qui évoquent des dizaines de civils tués et des dégâts irréparables au patrimoine de la ville.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, le conflit kurde a repris l'été dernier, faisant voler en éclats les pourparlers de paix engagés par le gouvernement islamo-conservateur turc avec le PKK à l'automne 2012. Ce conflit a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.