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Turquie: la police disperse une manifestation contre le couvre-feu à Diyarbakir


Mercredi 24 février 2016 à 17h37

Diyarbakir (Turquie), 24 fév 2016 (AFP) — La police a dispersé mercredi à Diyarbakir des manifestants qui dénonçaient les opérations militaires et le couvre-feu partiel imposé depuis près de trois mois dans la grande ville du sud-est, à majorité kurde, de Turquie.

Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau contre les manifestants, dont certains ont lancé des pierres, a constaté un photographe de l'AFP.

Plusieurs quartiers du district central de Sur, ceint de murailles de l'ère romaine inscrites au patrimoine mondial de l'Unesco, sont soumis depuis le 2 décembre à un couvre-feu.

L'armée et la police turques ont lancé dans cet entrelacs de ruelles une opération de grande ampleur destinée à reprendre le contrôle de zones entières où des jeunes militants armés du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rébellion kurde) ont érigé des barricades, creusé des tranchées et défié l'Etat en y déclarant l'autonomie.

Quelques 234 militants du PKK ont été abattus au cours des violents combats survenus dans la ville, selon les autorités. Des chiffres rejetés par les activistes kurdes, qui évoquent des dizaines de civils tués et des dégâts irréparables au patrimoine de la ville.

Le chef d'état-major de l'armée turque, le général Hulusi Akar, s'est par ailleurs rendu mercredi à Diyarbakir, pour une visite surprise destinée à inspecter le déroulement des opérations. Un soldat turc a été tué mercredi lors d'affrontements avec des membres du PKK, a indiqué l'armée.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, le conflit kurde a repris l'été dernier, faisant voler en éclats les pourparlers de paix engagés par le gouvernement islamo-conservateur turc avec le PKK à l'automne 2012. Ce conflit a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.