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Damas condamne les tirs turcs en Syrie, demande à l'ONU d'agir


Dimanche 14 février 2016 à 16h34

Damas, 14 fév 2016 (AFP) — Le gouvernement syrien a condamné dimanche les bombardements turcs visant des secteurs principalement contrôlés par les forces kurdes dans le nord de la Syrie, et appelé l'ONU à agir, rapportent les médias officiels.

Damas a également accusé Ankara d'avoir permis le passage en Syrie d'armes et de combattants via le point de passage de Bab al-Salama vers la province d'Alep, où les forces gouvernementales mènent une vaste offensive contre les rebelles.

"Le ministère des Affaires étrangères condamne les crimes et les attaques répétés de la Turquie à l'encontre du peuple syrien et l'intégrité territoriale de la Syrie", a indiqué l'agence Sana. Il appelle le Conseil de sécurité de l'ONU à "mettre un terme aux crimes du régime turc".

Selon le ministère, 12 camions pick-up chargés d'armements lourds et de munitions sont passés en Syrie depuis la Turquie par le poste-frontière de Bab al-Salama. Ils "étaient accompagnés d'environ 100 hommes armés, certains des forces turques et d'autres des mercenaires turcs", a ajouté Sana en citant le ministère.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a estimé qu'"environ 350 combattants islamistes du groupe Faylaq al-Sham" avaient "traversé (la frontière) depuis la Turquie" et étaient "entrés dans les localités de Azaz et Tall Rifaat".

Selon lui, le convoi a démarré dans la localité d'Atmeh, dans la province d'Idleb tenue par la rébellion, puis est passé en Turquie avant de revenir en Syrie par Bab al-Salama.

Ce renforcement des forces rebelles intervient au moment où une alliance de combattants arabo-kurdes, les Forces démocratiques syriennes (FDS), avance vers les localités rebelles de Azaz et Tall Rifaat dans le nord de la province d'Alep.

Cette avancée a provoqué la colère de la Turquie qui considère la composante kurde des FDS -- les Unités de protection du peuple kurde (YPG)-- comme une branche "terroriste" des rebelles kurdes turcs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Les Etats-Unis qui soutiennent les FDS dans la lutte contre l'Etat islamique (EI) ont également appelé les Kurdes et leurs alliés à ne pas "profiter d'une situation confuse pour s'emparer de nouveaux territoires".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.