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Après l'attentat d'Ankara, des milliers de prokurdes à Paris contre la "politique de guerre" d'Erdogan


Dimanche 11 octobre 2015 à 15h24

Paris, 11 oct 2015 (AFP) — Plusieurs milliers de personnes, kurdes en majorité, manifestaient dimanche après-midi à Paris, au lendemain de l'attentat meurtrier d'Ankara, pour dénoncer la "politique de guerre" du régime turc, a constaté un journaliste de l'AFP.

Dans le cortège entre la place de la République et Châtelet, dans le centre de la capitale, flottaient un drapeau kurde géant, des bannières de différents mouvements politiques kurdes et des pancartes noires proclamant: "Les martyrs de la révolution ne meurent jamais", "Erdogan assassin, Europe complice" et "AKP + Daech = attentat Ankara".

L'attentat le plus meurtrier de l'histoire de la Turquie a fait au moins 95 morts samedi. En l'absence de revendication, le gouvernement turc a évoqué trois auteurs possibles: les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), le groupe jihadiste État islamique (EI, ou Daech) et le Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C) d'extrême gauche.

Mais le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan et son Parti de la justice et du développement (AKP) sont aussi accusés par certains d'être responsables de la montée des tensions.

Une manifestation avait déjà réuni un millier de prokurdes samedi à Paris. Ils étaient plus nombreux dimanche, sous le mot d'ordre "Non à la politique de guerre et de terreur de l'État turc".

"On vient démontrer notre solidarité avec les peuples qui souffrent en Turquie et au Moyen-Orient. C'est un attentat contre les forces progressistes, contre la paix, contre ceux qui veulent faire de la Turquie et du Moyen-Orient une région stable", a déclaré Yekbun Eksen, du Conseil démocratique kurde. "On dénonce aussi la politique d'Erdogan qui se sert de la haine et de la terreur comme bases de son pouvoir."

Firat, jeune militant de la Fédération des associations de travailleurs et de jeunes (DIDF), jugeait aussi que "le responsable, c'est Erdogan". "L'attentat a eu lieu à un kilomètre de la présidence de la République, il ne peut pas ne pas être impliqué", a-t-il accusé.

D'autres rassemblement étaient prévus dimanche, notamment à Lyon et Toulouse. Samedi, des manifestations organisées dans la foulée de l'attentat avaient également réuni des centaines de personnes à Marseille, Strasbourg et Rennes.

"Les gens sont très choqués", a affirmé à l'AFP un membre du bureau de l'association Amitiés kurdes de Bretagne, qui souhaite rester anonyme, notamment car "Erdogan a accusé immédiatement le PKK, ce qui est une aberration absolue".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.