Page Précédente

Turquie: des élus marchent pour rompre le "blocus" imposé à une ville kurde


Mercredi 9 septembre 2015 à 16h35

Midyat (Turquie), 9 sept 2015 (AFP) — Des élus du principal parti kurde de Turquie, son chef de file en tête, ont entamé mercredi une marche pour rallier à pied Cizre (sud-est) afin de rompre le "blocus" imposé selon eux depuis près d'une semaine par les autorités sur la ville.

Le convoi du Parti démocratique des peuples (HDP), emmené par ses deux coprésidents Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag et deux ministres, a été bloqué par les forces de l'ordre autour de Midyat, a rapporté un photographe de l'AFP.

La délégation a alors décidé de continuer sa route à pied, soit une marche de 90 km.

"Un blocus identique à celui imposé (par Israël) sur Gaza est en place à Cizre. Nous allons faire de notre mieux pour rompre ce blocus", a dénoncé M. Demirtas, cité par la presse. "Vous pouvez empêchez notre convoi d'avancer, mais vous ne pourrez pas arrêter notre marche", a-t-il lancé aux policiers.

Les forces de sécurité turques ont imposé il y a six jours un couvre-feu strict sur Cizre, où des affrontements ont éclaté entre les forces de sécurité et des jeunes militants kurdes proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), selon des élus du HDP.

L'Association turque des droits de l'Homme (IHD) a indiqué mardi qu'au moins sept civils y avaient été tués, dont deux mineurs.

M. Demirtas s'est inquiété de la situation humanitaire à Cizre. "Environ 120.000 personnes ne peuvent plus sortir de la ville à cause du couvre-feu", a-t-il déploré.

Depuis la fin juillet, des affrontements meurtriers font rage entre les forces de sécurité turques et le PKK dans le sud-est à majorité kurde du pays. Ils ont mis un terme aux discussions engagées en 2012 par le gouvernement d'Ankara avec les rebelles pour mettre un terme à un conflit qui fait 40.000 morts depuis 1984.

Cette escalade a provoqué de vives tensions dans les villes du pays, où les locaux du HDP, dont son quartier général d'Ankara, ont été la cible de nombreuses attaques de la part de manifestations qui accusent le mouvement de soutenir les "terroristes" du PKK.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.