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Turquie: Erdogan appelle à voter pour la "stabilité", les pro-kurdes participeraient au gouvernement de transition


Mercredi 26 août 2015 à 18h28

Ankara, 26 août 2015 (AFP) — Le président Recep Tayyip Erdogan a appelé mercredi les Turcs à voter pour la "stabilité" lors des législatives anticipées de novembre et trois députés du parti pro-kurde ont été invités à faire partie du gouvernement de transition, une première dans l'histoire de la Turquie.

"Les élections du 1er novembre seront un scrutin au cours duquel les électeurs choisiront la stabilité ou l'instabilité", a déclaré le président islamo-conservateur devant un parterre d'élus locaux.

Les élections anticipées "seront décisives pour la stabilité du pays", dans l'impasse politique depuis le scrutin législatif du 7 juin, a-t-il ajouté.

Le Parti de la Justice et du développement (AKP), qui règne sans partage depuis 2002, a subi un revers électoral en juin et perdu sa majorité absolue.

Contraint de négocier avec les partis d'opposition, il n'a pas réussi à former un gouvernement de coalition et M. Erdogan a chargé mardi son Premier ministre Ahmet Davutoglu de former un gouvernement de transition chargé de conduire le pays à des élections anticipées.

Mais la tâche s'annonce ardue: les sociaux-démocrates (CHP, deuxième force au Parlement) et les nationalistes (MHP, troisième) ont tous deux refusé de participer à un gouvernement intérimaire, auquel seul le parti prokurde pour la démocratie des peuples (HDP, prokurde) a accepté de se joindre.

Trois parlementaires du HDP se sont vus proposer mercredi des ministères, qui ne seront pas des ministères clés, selon des analystes turcs.

Si ces trois parlementaires acceptent la proposition, ce sera la première fois dans l'histoire de la Turquie que des élus d'un parti prokurde font partie d'un gouvernement.

Selon les médias, ils pourraient se voir confier les ministères de la Jeunesse et des Sports, des Affaires hydrauliques, et des affaire de l'Union européenne.

Une situation inédite et délicate, puisque le président turc et son Premier ministre n'ont cessé depuis plusieurs semaines d'accuser le HDP, véritable bête noire du gouvernement, d'être le prolongement politique du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et plusieurs pays.

Les combats entre l'Etat turc et les rebelles kurdes du PKK ont repris depuis la fin du mois dernier, mettant fin à une trêve en vigueur depuis 2013.

Le gouvernement de transition, dans lequel l'AKP disposera de onze portefeuilles, doit mener les affaires du pays jusqu'au 1er novembre, date à laquelle l'AKP espère améliorer son score de son parti et ainsi retrouver sa majorité absolue pour gouverner seul.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.