Page Précédente

Le leader prokurde Demirtas appelle le PKK à déposer les armes sans condition


Samedi 22 août 2015 à 18h04

Istanbul, 22 août 2015 (AFP) — Le leader prokurde de Turquie, Selahattin Demirtas, a demandé samedi aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) de déposer les armes sans condition, estimant que le pays en proie à une escalade de la violence, risque une "guerre civile".

Il ne peut y avoir ni de +mais+ ni de +si+: le PKK doit abandonner les armes, les attaques à la bombe dans les villes et dans les montagnes", a déclaré le coprésident du parti démocratique des peuples (HDP) Selahattin Demirtas, devant des journalistes réunis à Izmir.

"Pour nous, il n'y a pas d'autre solution possible", a insisté le leader prokurde, convaincu que "la Turquie est confrontée à un risque réel et sérieux de guerre civile".

"Il faut que la violence meurtrière cesse tout de suite", a-t-il martelé, expliquant aux rebelles kurdes du PKK que "ce n'est pas en tuant des militaires ou des policiers qu'on demande des comptes pour les fautes et erreurs commises à l'AKP". "Ils sont eux aussi sont les enfants de ce pays, nos enfants", a-t-il fait valoir.

Depuis le début de la "guerre contre le terrorisme" lancée par Ankara, plus de 50 soldats de l'armée turque sont morts dans des attaques revendiquées ou attribuées au PKK, dont plus de 800 combattants ont été tués selon l'armée turque.

La Turquie a lancé le 24 juillet une offensive militaire à la suite de l'attentat suicide de Suruç (sud), visant essentiellement le PKK, qui en réponse, a rompu un cessez-le-feu en vigueur avec Ankara depuis 2013.

Outre les problèmes sécuritaires, le pays est également plongé dans une impasse politique depuis le scrutin législatif du 7 juin.

A l'issue de ce scrutin, le parti de la Justice et du gouvernement (AKP) a subi un revers, l'obligeant à négocier avec les partis d'opposition pour la formation d'un gouvernement de coalition. En vain: sociaux-démocrates (CHP, deuxième force au Parlement) et nationalistes (MHP) n'y sont parvenus.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé vendredi à la tenue de nouvelles législatives le 1er novembre.

Dans cette perspective, Selahattin Demirtas, leader du HDP qui a obtenu 13% lors du dernier scrutin, a estimé qu'au scrutin anticipé "ce sont encore les partis en faveur de la paix qui vont gagner".

"L'AKP ne va pas réussir à regagner les voix qu'il a récoltées au dernier scrutin", a prédit M. Demirtas, opposant et cible numéro un du président turc.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.