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Une vidéo pro-EI appelle les Turcs à se soulever contre le "traître" Erdogan


Mardi 18 août 2015 à 18h35

Istanbul, 18 août 2015 (AFP) — Une vidéo pro-Etat islamique (EI) a appelé les Turcs à se soulever contre le président Recep Tayyip Erdogan, accusé d'être un "traître" à la solde des Américains et des rebelles kurdes.

La vidéo, mise en ligne lundi soir et qui aurait été enregistrée dans la province de Raqqa, région du nord de la Syrie aux mains de l'EI, délivre l'un des messages les plus menaçants de l'organisation jihadiste contre la Turquie.

Cette vidéo intervient alors que la Turquie, longtemps accusée de complaisance à l'égard des jihadistes de l'EI, a lancé fin juillet une "guerre contre le terrorisme" sur deux fronts, ciblant les jihadistes de l'EI et les rebelles kurdes turcs du PKK.

Dans la vidéo postée sur YouTube, intitulée "Message à la Turquie", un homme barbu s'exprimant en turc accuse le "païen" Erdogan d'être devenu "l'ami" des Etats-Unis et des "athées" que sont les rebelles laïcs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Le jihadiste affirme que l'ouest de la Turquie sera bientôt aux mains "des croisés", dans une allusion aux Américains, tandis que l'Anatolie (est) tombera sous le contrôle du PKK.

L'homme appelle les Turcs à faire allégeance au calife autoproclamé du groupe EI, Abou Bakr al-Baghdadi, et à aider les jihadistes à conquérir Istanbul.

Il invite les Turcs à se battre "contre les athées et tous ceux qui font de vous (les Turcs, ndlr) les esclaves de ces croisés", "sans perdre de temps".

Cette vidéo survient quelques semaines après qu'Ankara est passé à l'offensive à la suite d'un attentat suicide survenu à Suruç (sud du pays) le 20 juillet, dans lequel 33 jeunes proches de la cause kurde ont été tués, et qui a été attribué par les autorités à l'EI.

La Turquie a toujours nié toute complaisance à l'égard des jihadistes de l'EI. Mais pour la première fois en juillet, elle a bombardé des zones sous le contrôle de l'EI, et donné son feu vert aux Américains pour l'utilisation de sa base aérienne d'Incirlik (sud du pays), en vue d'une offensive commune contre l'Etat islamique.

En réponse aux frappes de l'aviation turque, le PKK a jugé que les conditions du cessez-le-feu avec Ankara entré en vigueur en 2013 n'existaient plus et a repris les armes, multipliant les attaques contre militaires et policiers turcs.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.