Page Précédente

Des milliers de Kurdes manifestent en Allemagne et à Bruxelles contre les frappes turques


Samedi 8 août 2015 à 15h46

Cologne (Allemagne), 8 août 2015 (AFP) — Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi à Cologne en Allemagne et à Bruxelles pour dénoncer les frappes de l'armée turque contre la guérilla kurde du PKK.

En début d'après-midi, quelque 5.000 manifestants ont défilé dans les rues du centre-ville de Cologne, dans l'ouest de l'Allemagne, selon la police et les organisateurs.

Ces derniers espéraient encore rassembler jusqu'à 10.000 personnes dans le courant de la journée.

Les manifestants répondaient à un appel national émis par plus de 50 organisations pour dire "Non à la guerre".

"Il serait regrettable pour la Turquie et pour la région que le processus de paix national (ndr: en Turquie) aille dans le mur à cause des conflits régionaux du Moyen-Orient", a estimé le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier dans une interview au journal Rheinische Post publiée samedi.

A Bruxelles, environ 200 personnes ont manifesté au cri de "Europe où es-tu? La Turquie nous tue!" sous des drapeaux kurdes et des portraits d'Abdullah Ocalan, le fondateur du PKK en prison depuis 1999.

Réunis à l'appel d'organisations et du Congrès national du Kurdistan (KCK), l'aile politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ils ont rendu hommage au 32 victimes de l'attentat de Suruç (sud de la Turquie) le 20 juillet, qui a déclenché un cycle de représailles entre la guérilla et l'armée turque.

Cet attentat a été attribué au groupe Etat islamique (EI), mais le PKK - classé organisation terroriste par l'Union européenne et les Etats-Unis - a aussitôt répliqué en assassinant des membres des forces de l'ordre turques, accusées de ne pas protéger la population locale.

Les bombardements turcs, lancés dans la foulée, ont touché en majorité des cibles du PKK dans le nord de l'Irak et quelques positions de l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) dans le nord de la Syrie.

Interrogé par l'AFP, Zübeyir Aydar, le président du KCK, a accusé "l'Etat turc et Recep Tayyip Erdogan", son président, d'avoir "cassé" la trêve et le processus de paix en vigueur depuis 2013.

"Je veux que la Turquie arrête de tuer des Kurdes, qu'elle arrête de bombarder des gens et des villages", a expliqué à l'AFP Benaz Salih, qui vit à Oslo, venue avec son fils et un ami, alors que la rébellion a fait état de victimes civiles dans ces bombardements, ce qu'Ankara récuse.

"L'Europe et les autorités belges doivent faire attention, la Turquie prétend qu'elle combat Daesh (acronyme arabe de l'EI, ndlr) alors qu'en réalité c'est une guerre menée contre les Kurdes", a indiqué à l'AFP Munir Ibrahim, originaire du Qamichli, village kurde syrien frontalier avec la Turfataquie. "Leur but, c'est de mettre un obstacle aux Kurdes de Syrie pour qu'ils ne puissent pas mettre en place une fédération sur leur territoire".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.