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Turquie: Berlin appelle Ankara "à ne pas couper les ponts" avec les Kurdes


Vendredi 31 juillet 2015 à 15h55

Berlin, 31 juil 2015 (AFP) — Le ministre des Affaires étrangères allemand, Frank-Walter Steinmeier, a appelé vendredi le gouvernement turc à "ne pas couper les ponts avec les Kurdes", alors qu'Ankara s'enfonce dans une guerre ouverte avec la rébellion kurde.

Le gouvernement turc "ne doit pas couper avec les Kurdes les ponts qui, des deux côtés, ont été péniblement construits ces dernières années", a déclaré M. Steinmeier au quotidien populaire allemand Bild, à paraître samedi.

Ankara doit également "respecter" le fait "qu'un parti kurde (HDP, ndlr) a été élu au Parlement" lors des législatives de juin, a insisté le chef de la diplomatie allemande, qui avait eu une entretien téléphonique mardi avec le président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani.

Les deux hommes avaient alors insisté sur la nécessité "de reprendre le processus de paix" avec la Turquie, selon la porte-parole de M. Steinmeier.

"Nous soutenons tous les efforts qui contribuent à régler de façon pacifique le conflit" entre la Turquie et les Kurdes, a assuré M. Steinmeier. "Personne ne peut avoir un intérêt à ce que la Turquie retombe dans les périodes passées de violences sans fin : ni le gouvernement (turc), ni les représentants politiques kurdes".

"Bien sûr, la Turquie doit protéger ses citoyens de la terreur. Mais la dernière chose dont le Proche-Orient (...) ait besoin, c'est d'un élargissement de la confrontation militaire dans cette région", a-t-il prévenu.

En Turquie, la donne a totalement changé depuis l'attentat du 20 juillet à Suruç, près de la frontière syrienne, qui a fait 32 morts parmi des militants de la cause kurde.

L'attaque a été attribuée aux jihadistes de l'Etat islamique, mais elle a entraîné une réplique immédiate du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) contre les autorités turques, accusées d'avoir longtemps fermé les yeux ou même encouragé les activités des jihadistes.

En représailles, l'armée turque a bombardé pour la première fois des positions de l'EI en Syrie et mène simultanément des raids quotidiens contre les bases arrière du PKK en Irak.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.