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Plusieurs milliers de Kurdes réclament la libération d'Öcalan à Strasbourg


Samedi 15 février 2020 à 13h33

Strasbourg, 15 fév 2020 (AFP) — Plusieurs milliers de Kurdes ont défilé samedi à Strasbourg, comme chaque année, pour réclamer la libération de leur chef historique Abdullah Öcalan, arrêté il y a 21 ans et condamné à la prison à vie en Turquie.

Partis en fin de matinée des alentours de la gare de Strasbourg, les manifestants ont été estimés à environ 12.000 par les organisateurs et 4.200 selon la police. Un meeting politique est prévu en début d'après-midi dans le sud de la ville.

"Depuis 21 ans, il (Abdullah Öcalan) est en prison et depuis 21 ans, des millions de personnes le soutiennent toujours", a souligné Agit Polat, porte-parole du Conseil démocratique kurde en France, espérant une "pression" internationale pour la libération du chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et que soit mis un terme à "la politique de guerre" du président turc Recep Tayyip Erdogan.

Déambulant derrière une banderole tenue uniquement par des femmes et sur laquelle était inscrit "Liberté pour Öcalan, statut politique pour le Kurdistan", les manifestants agitaient de nombreux drapeaux avec la photo d'Abdullah Öcalan et scandaient notamment "Vive notre leader".

Avec un foulard aux couleurs kurdes (jaune, rouge et vert) autour du cou, Yasar, 36 ans, est venu presque tous les ans participer à cette marche annuelle depuis 1999. "C'est important de montrer que nous sommes derrière notre président et que la liberté doit être pour tous au Kurdistan", explique cet habitant de la région allemande de Sachsen-Anhalt, toutefois peu optimiste sur les perspectives à venir pour son peuple.

Ce grand rassemblement kurde se tient à Strasbourg, ville du Conseil de l'Europe -dont la Turquie est membre- et de la Cour européenne des droits de l'Homme, chaque année depuis l'arrestation le 15 février 1999 d'Abdullah Öcalan.

Le chef de la rébellion kurde du PKK est détenu sur l'île-prison d'Imrali, située au large d'Istanbul, dans un isolement quasi-total.

"En prenant en otage M. Öcalan, c'est tout un peuple qui est pris en otage. (...) On refuse de vivre sans notre leader, notre langue, notre culture, nos valeurs", a déclaré Hélène Erin, porte-parole des organisateurs de la manifestation, critiquant que "l'Europe laisse faire".

Cette manifestation annuelle kurde avait rassemblé l'année passée 7.000 personnes, selon la police et 17.000 selon les organisateurs.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.