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Syrie: Ankara demande à Washington de récupérer les armes livrées aux milices kurdes


Mardi 8 janvier 2019 à 14h18

Ankara, 8 jan 2019 (AFP) — La Turquie a indiqué mardi qu'elle attendait des Etats-Unis qu'ils récupèrent les armes livrées à des milices kurdes syriennes soutenues par Washington contre les jihadistes, mais considérées comme "terroristes" par Ankara.

"Ce que nous attendons, c'est que toutes les armes livrées soient récupérées", a déclaré le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalin lors d'une conférence de presse à Ankara, après une rencontre avec le conseiller américain à la sécurité nationale John Bolton.

"Ils nous ont dit qu'ils étaient en train d'y travailler, mais les détails deviendront plus clairs dans les prochains jours", a poursuivi M. Kalin, ajoutant qu'il n'y avait pour la Turquie "aucune alternative acceptable" à la récupération de ces armes.

M. Bolton et Kalin se sont entretenus mardi à Ankara au sujet du retrait américain du nord de la Syrie brusquement annoncé le mois dernier par le président américain Donald Trump.

Cette annonce suscite des interrogations quant au devenir des Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde syrienne à la pointe du combat contre le groupe Etat islamique (EI) au sol, mais qu'Ankara considère comme une organisation "terroriste" et menace d'attaquer.

M. Kalin a catégoriquement démenti mardi que le chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan s'était engagé auprès de Donald Trump à garantir la sécurité des milices kurdes après le retrait américain de Syrie, comme l'a affirmé lundi Mike Pompeo.

"Le président Erdogan a pris un engagement auprès du président Trump lorsqu'ils ont discuté tous les deux de ce à quoi cela devrait ressembler --(un engagement selon lequel) les Turcs continueront la campagne contre l'EI après notre départ et feront en sorte que les gars avec qui nous avons combattu, qui nous ont assistés dans la campagne contre l'EI, soient protégés", a affirmé M. Pompeo à la chaîne CNBC lundi.

"En ce qui concerne les déclarations de Pompeo, il n'est absolument pas question d'une telle assurance donnée lors des entretiens (entre Erdogan et Trump) ou via d'autres canaux", a déclaré M. Kalin.

"Que personne n'attende de la Turquie qu'elle donne des assurances à une organisation terroriste", a-t-il lâché.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.