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Syrie: l'armée américaine patrouille dans les zones kurdes à la frontière turque


Dimanche 4 novembre 2018 à 17h04

Derbassiyé (Syrie), 4 nov 2018 (AFP) — Des soldats de l'armée américaine ont patrouillé dimanche dans un secteur du nord de la Syrie, frontalier de la Turquie et récemment bombardé par l'armée d'Ankara, ont indiqué la coalition antijadistes et un correspondant de l'AFP.

La Turquie a haussé le ton es derniers temps contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), bombardant certaines de ses positions dans ce secteur et brandissant la menace d'une nouvelle offensive d'ampleur.

Les YPG, épine dorsale des Forces démocratiques syriennes (FDS), sont un partenaire clé de Washington dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI). Mais la Turquie est aussi un allié stratégique des Etats-Unis au sein de l'OTAN.

Un correspondant de l'AFP a constaté l'arrivée en fin de matinée d'un premier convoi de trois véhicules blindés aux abords de la localité de Derbassiyé. A bord de chaque véhicule se trouvaient quatre soldats en treillis militaire arborant le drapeau américain, a-t-il précisé.

Le colonel Sean Ryan, porte-parole de la coalition anti-EI, a confirmé les "patrouilles américaines" dans la région indiquant qu'elles ne seraient "pas régulières" et que leur fréquence dépendrait des "conditions" sur le terrain.

Des patrouilles similaires avaient circulé "pour la première fois, le 2 novembre", a-t-il précisé.

Les véhicules devront patrouiller dimanche le long de la frontière jusqu'à Ras al-Aïn (à 50 km à l'ouest de Derbassiyé), selon le porte-parole des FDS Mustefa Bali. Il a précisé que des membres des FDS escortaient les patrouilles américaines.

M. Bali s'est félicité d'une initiative visant à "mettre fin aux agressions turques", soulignant à l'AFP que "les patrouilles étaient directement liées à ces menaces".

Par ailleurs, la Turquie et les Etats-Unis ont entamé jeudi des patrouilles conjointes aux abords de la ville de Minbej, toujours dans le nord syrien.

Ankara, qui a déjà lancé deux opérations d'envergure contre les forces kurdes dans le nord syrien depuis 2016, redoute que l'établissement d'une entité kurde à sa frontière ne galvanise les velléités séparatistes sur son sol.

La Turquie considère les YPG comme une extension du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qui livre une guérilla sur le sol turc depuis 1984.

Mais si le PKK est classé comme "terroriste" par les alliés occidentaux de la Turquie, ce n'est pas le cas des YPG.

En réaction aux pilonnages turcs, les FDS ont annoncé mercredi la suspension temporaire d'une offensive menée contre l'EI dans l'est syrien.

Déclenché en 2011, le conflit en Syrie a fait plus de 360.000 morts et déplacé plus de la moitié de la population.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.