Page Précédente

Syrie: la coalition emmenée par Washington oeuvre à une "désescalade" entre Turcs et Kurdes


Jeudi 1 novembre 2018 à 15h21

Beyrouth, 1 nov 2018 (AFP) — La coalition internationale antijihadiste emmenée par Washington oeuvre à une "désescalade" dans le nord de la Syrie entre la Turquie et une organisation de combattants dominée par les Kurdes, a annoncé jeudi son porte-parole.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance dominée par une milice kurde et partenaire de la coalition internationale, a annoncé mercredi suspendre son offensive contre le groupe Etat islamique (EI) dans l'est syrien.

Cette décision a été prise, selon elle, en réaction aux bombardements sporadiques de la Turquie ces derniers jours contre des positions militaires kurdes dans le nord du pays en guerre.

"Nous sommes en communication avec la Turquie et les Forces démocratiques syriennes (FDS) pour une désescalade", a souligné sur twitter le colonel Sean Ryan, porte-parole de la coalition internationale emmenée par Washington.

Les Etats-Unis avaient déjà exprimé leur "préoccupation" après les frappes de l'armée turque ayant visé les positions des Unités de protection du peuple (YPG), la principale milice kurde de Syrie, épine dorsale des FDS.

Les YPG sont classés groupe "terroriste" par la Turquie, même s'ils luttent contre l'EI avec le soutien de Washington.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a même brandi la menace d'une nouvelle offensive contre la milice kurde, Ankara voyant d'un mauvais oeil l'influence acquise par les YPG dans le nord syrien.

Les FDS ont averti mercredi que l'arrêt des opérations anti-EI dans l'Est pourrait s'inscrire dans la durée si Ankara poursuivait ses attaques.

Le porte-parole des FDS, Kino Gabriel, a confirmé jeudi à l'AFP que les "opérations" anti-EI dans l'est syrien "sont temporairement suspendue", soulignant toutefois que les forces tiendraient "leurs positions" dans le secteur.

"Les opérations offensives ont été arrêtées, les opérations de défense se poursuivent, nos forces consolident leurs positions de manière défensive", a-t-il souligné.

Le Département d'Etat à Washington a déjà affirmé mercredi être en contact avec la Turquie et les YPG en vue d'une "désescalade".

Les antagonismes entre la Turquie et les Kurdes syriens vient illustrer la complexité de la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011 et a fait plus de 360.000 morts.

Déclenché avec la répression par le régime de Bachar al-Assad de manifestations pro-démocratie, le conflit s'est rapidement transformé avec l'apparition de groupes rebelles armés, d'organisations jihadistes, mais aussi l'implication de puissances étrangères.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.