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Appel à l'aide d'un père pour rapatrier au moins 19 Canadiens détenus en Syrie


Mardi 30 octobre 2018 à 22h30

Ottawa, 30 oct 2018 (AFP) — Le père d'un ressortissant britanno-canadien détenu par des Kurdes en Syrie a plaidé mardi pour que le Canada participe au rapatriement de son fils et de 18 autres Canadiens, sur fond de craintes que certains d'entre eux puissent être liés au groupe Etat islamique.

Jack Letts, 23 ans, est détenu en Syrie depuis 18 mois, a dit son père John Letts, lors d'un point de presse à Ottawa.

"J'ai besoin de votre aide pour sauver la vie de mon fils", a-t-il plaidé lors d'une conférence de presse conjointe avec Alexandra Bain, directrice de l'association "Familles Contre l'Extrémisme Violent" (Families Against Violent Extremism, FAVE).

Ils ont indiqué que neuf Canadiens, incluant le jeune Letts, et au moins dix de leurs enfants --certains envoyés en Syrie, d'autres nés dans la zone de guerre-- étaient actuellement détenus par les autorités kurdes sur le sol syrien.

"Ces personnes doivent être rapatriées au Canada, et elles doivent l'être dès maintenant," a dit Mme Bain.

Le gouvernement de Justin Trudeau a déclaré ne pas vouloir prendre le risque d'envoyer des responsables en Syrie pour négocier leur libération.

"Nous sommes au courant que des citoyens canadiens sont détenus en Syrie", a dit à l'AFP Stefano Maron, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. "La situation sur le plan de la sécurité dans toutes les régions de la Syrie restreint considérablement la capacité du gouvernement du Canada à fournir une aide consulaire".

Selon M. Letts et Mme Bain, l'organisation de défense des droits humains Reprieve pourrait se rendre dans des camps du nord de la Syrie et aider à rapatrier les détenus, mais seulement si le Canada accepte de leur fournir des documents de voyage.

Pour dissiper les craintes du public concernant le rapatriement de Canadiens qui auraient des liens avec le groupe Etat islamique, Mme Bain a déclaré que les prisonniers accepteraient des "aménagements de sécurité volontaires", sans toutefois donner plus de détails.

Les raisons pour lesquelles Letts s'est retrouvé en Syrie restent nébuleuses.

Les médias britanniques ont rapporté qu'il s'était battu pour des groupes extrémistes. Son père affirme pour sa part que son fils n'est "pas un jihadiste violent", tout en reconnaissant qu'il pourrait avoir été "naïf et avoir eu tort" d'aller en Syrie.

Les responsables canadiens ont tenté de rapatrier Letts, mais ont arrêté leurs démarches en mai dernier pour des raisons de sécurité, selon son père.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.