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Turquie: une opération dans le nord de l'Irak possible "à tout moment" (Erdogan)


Vendredi 8 juin 2018 à 01h22

Ankara, 7 juin 2018 (AFP) — La Turquie peut lancer une opération contre les bases arrières de la rébellion kurde du Partis des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l'Irak "à tout moment", a déclaré jeudi le président Recep Tayyip Erdogan.

"S'il y a la moindre menace envers la Turquie qui vient d'Irak, et parfois cela arrive, nous en parlerons à Bagdad. Si Bagdad dit +je ne peux pas résoudre cela+, nous ne demanderons d'autorisation à personne, nous frapperons Sinjar, et nous frapperons Kandil, et même Makhmur", a déclaré le président turc lors d'une interview télévisée diffusée tard jeudi.

"Nous pouvons venir à tout moment", a-t-il ajouté.

Si le président turc évoque régulièrement Kandil et Sinjar, c'est la première fois qu'il évoque Makhmur, une localité située au sud de Mossoul et qui "alimente", selon lui, les bases arrières de Kandil.

Le PKK, une organisation classée "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux, mène depuis 1984 une sanglante rébellion sur le sol turc, mais son état-major se trouve dans le nord de l'Irak, près de la frontière.

L'armée turque semble avoir multiplié au cours des dernières semaines les incursions dans cette zone qui est régulièrement bombardée par ses avions.

La semaine dernière, elle a annoncé la mort de quatre de ses soldats dans des affrontements avec le PKK dans le nord de l'Irak.

Ankara évoque régulièrement la possibilité d'y lancer une offensive transfrontalière, sur le modèle de deux opérations militaires menées contre le groupe Etat islamique (EI) et des rebelles kurdes dans le nord de la Syrie depuis 2016.

Mais le ton semble monter à l'approche des élections présidentielle et législatives du 24 juin, tandis que la dernière offensive menée contre une offensive kurde syrienne a joui d'une forte popularité.

Le ministre de l'Intérieur a ainsi déclaré lundi qu'une opération n'était plus qu'une "question de timing".

Le conflit entre Ankara et la rébellion kurde a repris de plus belle en 2015 après la rupture d'une fragile trêve qui a mis fin aux espoirs d'une résolution à court terme de cette crise, qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.