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Syrie: Un "conseil local" mis en place à Afrine (agence turque)


Jeudi 12 avril 2018 à 16h34

Ankara (Turquie), 12 avr 2018 (AFP) — Un "Conseil local" composé de Kurdes, d'Arabes et de Turkmènes, a été mis en place jeudi dans la ville syrienne d'Afrine contrôlée par les forces turques depuis qu'elles en ont délogé une milice kurde en mars, selon l'agence étatique turque Anadolu.

Comptant vingt membres, le "Conseil local intérimaire" en charge des services dans la ville, a été désigné par une assemblée de "sages" d'Afrine lors d'un vote, a affirmé Anadolu.

Dans un apparent souci de refléter la diversité ethnique d'Afrine, onze membres ont été élus par des Kurdes, huit par des Arabes et un seul par les Turkmènes.

Un Kurde, Zouheir Haydar, a été nommé président du Conseil, selon la même source.

L'armée turque et ses supplétifs rebelles syriens ont pris le 18 mars le contrôle d'Afrine après en avoir délogé la milice kurde des Unités de Protection du Peuple (YPG), soutenue par Washington dans la lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

Ankara considère les YPG comme la branche syrienne du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) engagé depuis 1984 dans une guérilla sanglante contre le gouvernement turc.

La Turquie se défend régulièrement de vouloir "occuper" Afrine et affirme qu'elle en transférerait à terme le contrôle à un gouvernement représentatif du peuple syrien lorsqu'il verra le jour.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a ainsi critiqué mardi "l'approche erronée" du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov après qu'il eut préconisé le transfert au régime de Damas du contrôle d'Afrine.

"C'est une approche vraiment erronée. Nous savons très bien à qui nous devons rendre Afrine. D'abord, il faut discuter de rendre (...) les endroits en Syrie qui sont entre les mains, sous le contrôle, d'autres pays", a déclaré M. Erdogan, cité par l'agence de presse étatique Anadolu.

"Nous rendrons Afrine directement aux habitants d'Afrine lorsque le moment sera venu. Mais le timing nous appartient. C'est nous qui le déterminerons, pas M. Lavrov", a-t-il ajouté.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.