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Ankara somme Washington d'empêcher le transfert de combattants kurdes à Afrine


Mercredi 7 mars 2018 à 11h20

Istanbul, 7 mars 2018 (AFP) — La Turquie a sommé mercredi les Etats-Unis d'empêcher le transfert de combattants kurdes soutenus par Washington vers une région du nord-ouest de la Syrie où Ankara mène une offensive depuis plus d'un mois.

Ces déclarations surviennent alors que la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) a envoyé ces derniers jours des renforts dans la région d'Afrine pour contrer l'opération militaire qu'y mène la Turquie.

"Indéniablement, nous attendons des Etats-Unis qu'ils interviennent et empêchent le transfert (...) à Afrine des forces des YPG qui sont sous leur contrôle", a déclaré le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalin.

Face à un tel transfert, "sur le terrain, nous avons pris les précautions nécessaires", a-t-il ajouté sans donner de détails.

Considérée comme une organisation "terroriste" par Ankara, la milice YPG constitue cependant la colonne vertébrale des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance arabo-kurde armée et entraînée par Washington pour combattre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie.

Les FDS ont annoncé mardi un redéploiement prévu à Afrine de quelque 1.700 combattants basés jusque-là dans l'est du pays.

Le Pentagone avait indiqué dès lundi que le départ d'une partie des combattants kurdes vers Afrine, pour renforcer les positions kurdes, avait provoqué une "pause opérationnelle" contre l'EI.

Les désaccords entre Ankara et Washington au sujet des YPG empoisonnent depuis plus d'un an les relations entre ces deux alliés au sein de l'Otan.

Depuis le lancement de l'offensive à Afrine, le 20 janvier, les militaires turcs et leurs supplétifs arabes syriens sont parvenus à déloger les YPG des positions qu'elles tenaient à la frontière turco-syrienne, au prix de lourdes pertes.

En outre, les bombardements turcs ont fait plusieurs dizaines de morts parmi les civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Ankara dément toute frappe contre les populations.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.