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Dans un arrêt rendu le 1er février 2022, la Cour européenne des droits de l’homme considère que la levée d’immunité parlementaire de 40 députés du Parti démocratique des peuples (HDP) est contraire à la Constitution turque et viole la liberté d’expression garantie par la Convention européenne des droits de l’homme dont la Turquie est cosignataire.
Elle condamne la Turquie à verser, à titre de dommage moral, 5000 euros à chacun des 40 députés incriminés ainsi que 500 euros par personne pour frais judiciaires.
Une condamnation qui reste symbolique et sans conséquences sérieuses pour l’Etat turc même au plan financier et sans impact sur la condition de ces députés dont Selahattin Demirtas, ancien coprésident de ce parti emprisonné depuis 2016. Malgré les relances multiples, la Turquie s’est refusée à appliquer les arrêts précédents de la Cour ordonnant la libération de S. Demirtas et du philanthrope turc Osman Kavala. Ce refus devrait normalement entrainer l’expulsion de la Turquie du Conseil de l’Europe dont la raison d’être est de défendre le respect par tous les Etats membres de la Convention européenne des droits de l’homme.
Mais voilà, la Turquie est membre de l’OTAN et nombre d’Etats européens dont l’Allemagne, la Hongrie, l’Italie et l’Espagne ne veulent pas s’en prendre au régime turc et subir les foudres de son président Erdogan. L’arrestation d’un Navelny par le président russe Poutine suscite un tollé général et des sanctions, mais celle de dizaines de députés et maires kurdes et des milliers d’autres opposants politiques par le régime turc reste sans conséquence dans notre Europe qui peine à parler d’une seule voix pour défendre ses valeurs.