Mustafa Ahmadyan, l’avocat de Mohammad Amin Abdullahi, a indiqué que son client avait clamé son innocence jusqu’au bout: «Jusqu'au dernier moment avant son exécution [Abdollahi], il a critiqué la déclaration de culpabilité, je l'ai dit aux juges que l'accusation selon laquelle Abdollahi était la possession d'armes était fausse, car Abdollahi n'a jamais touché une arme à feu.“ Il n’a pas été entendu. Son client s’est toujours considéré comme un prisonnier politique kurde. Juste avant son exécution, il a d’ailleurs écrit une lettre à la justice iranienne exigeant un procès équitable. Là encore, en vain.
Human Rights Watch a déclaré cette semaine que l'Iran avait exécuté au moins 230 personnes depuis le début de l'année. En ce qui concerne les vingt Kurdes pendus la semaine dernière, le Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme a qualifié ces exécutions de "graves” et a dénoncé une “injustice irréversible”. Des mots qui n’ont pas touché Téhéran, en guerre ouverte contre les peshmergas du PDKI qui ont fini par reprendre les armes il y a quelques mois, faute de voir la trêve qu’ils avaient déclarée unilatéralement suivie de gestes concrets pour les droits des Kurdes.
Pire, la famille de Mohammad Amin Abdullahi n’a pas été autorisée à récupérer le corps. Selon des militants de Human Rights Activists News Agency in Iran (HRANA), les autorités de la prison centrale ont confirmé l'exécution de Mohammad Abdollahi, mais elles ont refusé de livrer son corps à sa famille et leur ont interdit de tenir des funérailles dans une mosquée.
Pour la famille Abdullahi, la torture mentale continue. Un frère de Mohammad Amin Abdullahi est toujours prisonnier politique dans une geôle iranienne.