Dimanche 5 juin 2011 à 17h33
ARNOUVILLE (Val-d'Oise), 5 juin 2011 (AFP) — Environ 1.500 personnes ont participé dimanche à une marche à Arnouville (Val-d'Oise) pour demander la libération des Kurdes interpellés samedi en Ile-de-France, ce qui avait provoqué des heurts avec les forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les manifestants ont défilé calmement dans le quartier de la gare RER de 14H00 à 16H00 derrière une banderole noire portant la mention: "Non à la répression contre les Kurdes de France".
Certains brandissaient des drapeaux à l'effigie du chef rebelle kurde Abdullah Öcalan, emprisonné en Turquie. D'autres portaient des pancartes avec des inscriptions telles que "Le PKK n'est pas une organisation terroriste" ou "Non aux arrestations".
Le député-maire (PS) de Sarcelles (Val-d'Oise), François Pupponi, et le maire (PS) de Villiers-le-Bel, Didier Vaillant, qui ont participé à la marche, ont appelé au calme.
Un hélicoptère de la police a survolé le secteur pendant toute la durée de la marche. Les manifestants se sont ensuite rassemblés devant la Maison culturelle kurde d'Arnouville où une perquisition a été menée samedi en fin de matinée.
Cinq personnes --trois à Arnouville et deux à Evry-- ont été interpellées samedi lors d'une intervention qui s'est déroulée dans le cadre "d'une enquête diligentée depuis plusieurs mois par la sous-direction anti-terroriste (SDAT) sur instruction du parquet anti-terroriste de Paris", selon Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l'Intérieur.
Trois "cadres importants" du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en France figurent parmi ces personnes, d'après cette source. A l'origine de la procédure figure "des plaintes pour extorsion de fonds qui devaient servir au financement d'activité terroristes menées par le PKK", a ajouté M. Brandet.
A la suite de ces interpellations, des affrontements avaient éclaté samedi en milieu de journée entre manifestants et forces de l'ordre. Des voitures de police avaient été caillassées et du mobilier urbain brûlé. Treize personnes ont été interpellées et placées en garde à vue lors des incidents survenus à Arnouville, selon une source judiciaire.
Onze personnes issues de la communauté kurde ont été légèrement blessées lors des heurts et conduites à l'hôpital de Gonesse (Val-d'Oise), selon le maire (PS) de cette ville voisine, Jean-Pierre Blazy. Dans cette commune, du mobilier urbain et des poubelles ont également été dégradés.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.