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Turquie : prison à vie pour six auteurs présumés d'un massacre pendant une noce


Lundi 26 avril 2010 à 17h51

ANKARA, 26 avr 2010 (AFP) — Un tribunal turc a condamné lundi six hommes à la prison à vie pour leur participation à un massacre pendant une noce l'an dernier dans le sud-est de la Turquie, au cours duquel 44 personnes avaient péri, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

La cour de Corum (centre) a jugé les accusés coupables de 44 meurtres avec préméditation et les a condamnés à la réclusion à perpétuité sans remise de peine, selon Anatolie.

Un accusé mineur a en outre été condamné à 15 ans de prison pour chacune des 44 victimes du massacre, commis le 4 mai 2009 dans le village kurde de Bilge, dans la province de Mardin.

Un autre suspect, qui avait été arrêté en possession d'armes durant l'enquête mais dont la participation au massacre n'a pas été établie, a également été condamné à 15 ans de prison.

La cour a aussi condamné une personne à six mois de prison pour avoir tiré des coups de feu dans un espace public, et a acquitté quatre autres suspects, a affirmé l'agence.

Un avocat de la défense a annoncé que les accusés feraient appel de ce verdict, obtenu au terme d'un procès à huis-clos en raison de la présence d'un mineur et délocalisé à Corum par mesure de sécurité.

Les victimes, pour la plupart des femmes et enfants, avaient été tuées dans la nuit du 4 au 5 mai par des des hommes armés de fusils automatiques. Ce carnage avait provoqué l'émoi en Turquie.

Les raisons exactes du massacre n'ont pu être élucidées, les autorités évoquant surtout un contentieux financier entre deux familles du village.

Parmi les victimes figuraient la jeune mariée, son époux, les parents ainsi que la petite soeur de ce dernier, âgée de quatre ans, et l'imam du village.

Plusieurs "gardiens de village", une milice kurde payée par le gouvernement pour lutter avec l'armée contre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), figurent parmi les accusés.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.