Samedi 18 octobre 2008 à 11h43
ISTANBUL, 18 oct 2008 (AFP) — Des heurts ont éclaté vendredi soir à Istanbul et dans d'autres villes turques entre manifestants kurdes et police suite à des informations indiquant que le chef rebelle kurde emprisonné à vie Abdullah Öcalan avait été maltraité, rapportent samedi les médias turcs et kurdes.
A Ümraniye, quartier populaire de la rive asiatique de la métropole, un groupe s'est heurté aux forces de l'ordre qui finalement dispersé les manifestants à l'aide de canons à eau, selon l'agence Anatolie.
Des inconnus ont aussi lancé des cocktails molotovs contre un centre commercial du quartier de Küçükçekmece, également dans le secteur asiatique de la ville, causant des dégâts matériels.
Les avocats du chef du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles kurdes de Turquie) affirment que leur client a été récemment maltraité par ses gardiens à l'île-prison d'Imrali (nord-ouest) où il est détenu en solitaire depuis 1999. Öcalan a été "poussé assez brutalement" par un gardien et "menacé de mort", selon eux.
A chaque fois que des informations sur l'incarcération d'Öcalan, condamné à vie pour la rébellion séparatiste du PKK, sont rapportées par ses défenseurs qui lui rendent régulièrement visite, des manifestations sporadiques --qui dégénèrent souvent en heurts avec la police --sont organisées dans les cités turques qui comptent des communautés de Kurdes.
Ainsi à Mersin (sud), Sanliurfa (sud-est), Van (est) et Varto (est), des manifestations ont été réprimées par la police, a indiqué l'agence pro-kurde Firat. Plusieurs voitures ont été incendiées dans la nuit à Sanliurfa.
Une autre devait en outre être organisée samedi à Diyarbakir, la principale ville du sud-est peuplé majoritairement de Kurdes, selon les médias.
Öcalan a été arrêté le 15 février 1999 au Kenya. Condamné à mort, sa peine a été commuée à la prison à vie en 2002 après l'abolition de la peine capitale en Turquie.
Quelque 44.000 personnes ont été tuées dans les affrontements entre les rebelles kurdes et les forces de sécurité depuis 1984, date à laquelle le PKK, considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne, a déclenché son insurrection.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.