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Turquie: les forces de l'ordre interviennent pour empêcher tout passage vers Kobané


Mardi 27 janvier 2015 à 14h22

Suruc (Turquie), 27 jan 2015 (AFP) — Les forces de sécurité turques sont intervenues mardi à Suruç (sud) pour empêcher tout passage de la frontière syrienne vers la ville de Kobané, au lendemain de la victoire annoncée des forces kurdes sur les jihadistes, a constaté un photographe de l'AFP.

Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau contre des groupes de personnes qui s'approchaient de la frontière, alors que plusieurs milliers de manifestants étaient rassemblés près du poste-frontière de Mursitpinar pour célébrer la reprise de la ville assiégée par le groupe Etat islamique (EI).

Réunie à l'appel du Parti démocratique du peuple (HDP, prokurde), la foule a scandé des slogans en faveur du YPG (les Unités de protection du peuple kurde), la milice du principal parti kurde de Syrie qui a défendu la ville pendant plus de quatre mois de combats acharnés, à quelques kilomètres de la frontière turque.

Une dizaine de députés du HDP ont pu se rendre dans la matinée dans la ville de Kobané pour y rencontrer les autorités locales, ont-ils annoncé sur les réseaux sociaux en publiant leur photo au milieu de la ville dévastée par les affrontements.

Tout comme en Syrie, la défaite annoncée de l'EI a provoqué un mouvement de liesse dans le sud-est turc, frontalier de l'Irak et de la Syrie et peuplé majoritairement de Kurdes, une minorité de 15 millions de personnes sur 76 millions d'habitants.

Des milliers de personnes sont descendues dès lundi soir dans les rues des principales villes à majorité kurde du sud-est de la Turquie ou à Istanbul pour fêter la victoire, ont rapporté les médias turcs.

Malgré les pressions de ses alliés, le gouvernement islamo-conservateur turc a refusé d'intervenir militairement au profit des forces kurdes qui ont défendu Kobané contre les jihadistes. Ankara ne voulait pas renforcer les Kurdes de Syrie, proches des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mènent la rébellion sur son sol depuis 1984.

Ce refus a provoqué en octobre dernier en Turquie de violentes émeutes prokurdes qui se sont soldées par la mort de près de 40 personnes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.