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Turquie: le parti prokurde DEM dit attendre une "déclaration historique" d'Öcalan jeudi


Mercredi 26 février 2025 à 18h46

Istanbul, 26 fév 2025 (AFP) — Le parti turc prokurde DEM a dit mercredi attendre une "déclaration historique" jeudi du chef emprisonné du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, avec lequel Ankara a entamé un dialogue depuis l'automne.

"Si tout se déroule sans accroc (...) demain, nous nous attendons à ce que M. Öcalan fasse une déclaration historique", a indiqué le DEM, qui enverra jeudi une délégation d'élus rencontrer M. Öcalan sur l'île-prison d'Imrali, au large d'Istanbul, où le leader kurde est détenu à l'isolement depuis sa capture au Kenya en 1999.

Les élus DEM se rendant à Imrali feront une déclaration à la presse à Istanbul aux alentours de 17H00 (14H00 GMT), après leur entretien avec M. Öcalan, a précisé le DEM.

La délégation de sept personnes, dont l'un des avocats de M. Öcalan, Faik Özgür Erol, souhaite que le chef historique du PKK fasse son appel dans un message vidéo plutôt que par écrit, mais le ministère turc de la Justice s'oppose pour l'heure à cette possibilité, selon des médias turcs.

M. Öcalan pourrait appeler à déposer les armes, en échange de probables concessions à l'égard de l'importante minorité kurde de Turquie et de sa possible libération.

La portée d'un tel appel demeure cependant incertaine.

Des cadres du PKK, retranchés depuis des années dans les montagnes du nord de l'Irak, pourraient diffuser un message dans la foulée de celui de M. Öcalan, selon la presse turque.

Ce dialogue avec le chef emprisonné du PKK, âgé de 75 ans, a été entamé à l'automne par le principal allié du président Recep Tayyip Erdogan, l'ultranationaliste Devlet Bahçeli.

Des députés du DEM avaient déjà rendu visite en décembre et en janvier à M. Öcalan.

Après la prison d'Imrali, une délégation d'élus prokurdes s'était également rendue mi-février dans le nord de l'Irak, pour y rencontrer notamment le président de la région autonome du Kurdistan.

Fondé en 1978, le PKK, considéré comme un mouvement terroriste par Ankara et l'Union européenne, avait opté en 1984 pour la guérilla, au départ pour arracher la création d'un Etat kurde.

Ce conflit a fait plus de 40.000 morts en quatre décennies.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.