Page Précédente

Turquie: le parti au pouvoir satisfait une revendication des grévistes de la faim kurdes


Mardi 13 novembre 2012 à 09h13

ANKARA, 13 nov 2012 (AFP) — Le parti au pouvoir en Turquie a déposé au Parlement dans la nuit de lundi à mardi, un projet de loi autorisant les détenus kurdes à utiliser leur langue maternelle devant un tribunal, une des revendications des centaines de militants kurdes en grève de la faim dans les prisons du pays.

La proposition du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) prévoit notamment qu'"un détenu peut faire usage, s'il le souhaite, d'une autre langue (que le turc) pour se défendre d'accusations portées à son encontre dans les tribunaux", selon son texte.

Il comprend d'autres améliorations pour les prisonniers, comme la possibilité de recevoir des visites conjugales, jusqu'à présent interdites.

De nombreux détenus kurdes incarcérés pour leur proximité avec la rébellion kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit) refusent depuis des mois de se défendre devant leurs juges au motif qu'ils ne peuvent le faire en langue kurde.

Cette exigence est l'une des revendications de quelque 700 d'entre eux, qui observent depuis 63 jours une grève de la faim illimitée à travers les prisons de Turquie.

Ils demandent en outre un assouplissement des conditions de détention du dirigeant historique du PKK, Abdullah Ocalan, qui purge depuis 1999 une peine de prison à vie à l'isolement sur l'île d'Imrali (nord-ouest de la Turquie).

Des députés de la principale formation pro-kurde légale de Turquie, le Parti pour la paix et la démocratie (BDP), se sont récemment joints aux protestataires.

La date à laquelle ce projet de réforme de l'AKP sera examiné par l'Assemblée, où l'AKP détient la majorité, n'a pas été précisée. Une source parlementaire a indiqué à l'AFP qu'un débat sur le texte pourrait n'intervenir que si les militants kurdes décidaient de renoncer à leur grève de la faim, au moins pour une large majorité d'entre eux, afin de répondre au "geste du parti gouvernemental".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.