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Turquie: Le gouvernement hué aux obsèques d'un officier tué par le PKK


Lundi 11 juin 2007 à 14h01

ANKARA, 11 juin 2007 (AFP) — Des milliers de Turcs ont assisté lundi à Ankara aux obsèques d'un officier turc tué dans une attaque des rebelles kurdes qui a tourné en manifestation de protestation contre le gouvernement accusé de ne pas en faire assez pour combattre les séparatistes armés.

Le major a été tué avec deux autres compagnon d'armes, un lieutenant-colonel, et un simple soldat dans une attaque des memnres du parti des travailleurs du kurdistan (PKK) samedi à Sirnak (sud-est).

Il est rare que des officiers de ce grade soient tués dans les combats qui se poursuivent dans le sud-est turc, depuis que le PKK, considérée comme une organisation terroriste par la Turquie, l'Union Européenne et les Etats-Unis, y ait lancé une rébellion armée en 1984.

"Le gouvernement dehors, le Premier ministre dehors", a hué et scandé la foule à l'arrivée des ministres à la mosquée pour la prière, selon les images retransmis par les chaînes de télévision.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan n'a pas assisté aux obsèques.

Le chef d'état-major des armées, le général Yasar Büyükanit, et le chef de l'Etat Ahmet Necdet Sezer ont en revanche été ovationnés.

La veuve du major a refusé de serrer la main des ministres, selon la chaîne d'information NTV.

Plusieurs centaines d'officiers étaient également présents à la mosquée de Kocatepe, au centre-ville.

Arborant des drapeaux turcs, la foule a crié: "A bas le PKK" où "les martyrs ne meurent pas, la patrie ne se divise pas".

Le président du Parlement, Bülent Arinç, membre du parti de la justice et du développement (AKP, issue de la mouvance islamiste), au pouvoir, a lui aussi été hué par la foule lors des obsèques du deuxième officier qui se sont déroulés à Manisa (ouest), selon les médias.

L'armée mène actuellement de vastes opérations contre le PKK qui a multiplié ses attaques profitant du dégel printanier.

49 soldats et 78 rebelles ont été tués dans les combats depuis le début de l'année.

Un dernier soldat a été tué dimanche osir à Kemah (est).

L'armée turque demande depuis avril une autorisation politique pour lancer une opération transfrontalière afin de neutraliser les camps du PKK en Irak du nord. Le gouvernement semble privilégier la diplomatie à l'approche des élections générales prévues le 22 juillet.

Washington et les factions kurdes d'Irak, accusé par Ankara de tolérer le PKK, s'opposent à une telle incursion.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.