Page Précédente

Turquie: l'ancienne coprésidente du parti prokurde libérée


Mardi 20 février 2018 à 11h30

Ankara, 20 fév 2018 (AFP) — L'ancienne coprésidente du principal parti prokurde turc HDP, Serpil Kemalbay, a été libérée mardi après avoir été détenue une semaine pour avoir critiqué l'opération menée par Ankara dans le nord de la Syrie, a annoncé sa formation.

"Notre précédente co-présidente Serpil Kemalbay a été libérée", a tweeté le Parti démocratique des peuples (HDP). "Défendre la paix n'est pas un crime, c'est une obligation, un honneur!".

Elle a été placée en liberté sous contrôle judiciaire et est interdite de sortie du territoire, a précisé à l'AFP une responsable du parti.

Mme Kemalbay a été interpellée mardi dernier pour avoir critiqué l'opération menée par Ankara depuis le 20 janvier contre une milice kurde considérée comme "terroriste" par la Turquie mais alliée des Etats-Unis dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

Mme Kemalbay partageait la direction du parti avec Selahattin Demirtas, incarcéré depuis novembre 2016, mais tous deux ont été remplacés lors d'un congrès le 11 février par Sezai Temelli et Pervin Buldan.

Serpil Kemalbay avait été nommée en mai dernier à la coprésidence du HDP pour remplacer Figen Yüksekdag, elle-même incarcérée et déchue de son mandat de députée.

Le HDP critique l'offensive militaire turque dans l'enclave syrienne d'Afrine, accusant Ankara de viser "les Kurdes en tant que peuple".

Mais le gouvernement explique ne viser que des "terroristes" puisqu'il considère les YPG comme une émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée "terroriste" par la Turquie et ses alliées occidentaux, et qui mène une insurrection armée contre le pouvoir central turc depuis 1984.

Le président Recep Tayyip Erdogan a mis en garde ceux qui s'opposeraient à cette opération, baptisée "Rameau d'olivier", et 786 personnes ont ainsi été arrêtées depuis son lancement le mois dernier.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.