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Trois Allemands enlevés: le PKK demande un cessez-le-feu pour les libérer


Lundi 14 juillet 2008 à 10h48

MONTS QANDIL (Irak), 14 juil 2008 (AFP) — Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a appelé lundi la Turquie à interrompre ses opérations militaires à son encontre pour permettre la libération des trois otages allemands enlevés mercredi.

"Le PKK est prêt à relâcher les trois touristes allemands à la condition que la Turquie interrompe ses attaques militaires dans la région où ils ont été capturés et que la libération se fasse sous l'égide d'une organisation internationale comme la Croix Rouge", a déclaré à l'AFP la porte-parole de l'organisation kurde, Sozdar Avesta.

"Ils sont en bonne santé. Ils ont été arrêtés en réaction à ce que l'Allemagne fait. Nous demandons au gouvernement allemand d'avoir une autre politique à l'égard des Kurdes", a ajouté Mme Avesta, qui s'exprimait depuis les Monts Qandil (nord de l'Irak), refuge des rebelles du PKK.

Pour libérer les trois alpinistes, les troupes paramilitaires turques ont lancé une opération autour du mont Ararat (est de la Turquie) qui a été déclaré zone interdite jusqu'à nouvel ordre.

Dimanche, le PKK avait demandé à l'Allemagne de cesser sa politique "hostile" à son égard si elle voulait obtenir la libération des trois alpinistes, enlevés mercredi sur le mont Ararat.

Le PKK avait également indiqué qu'il ne libérerait pas les trois otages tant que Berlin ne renoncerait pas à la répression contre les militants du PKK et ses sympathisants en Allemagne. On estime à environ 2,4 millions le nombre de Turcs vivant en Allemagne, dont 600.000 Kurdes.

Fin juin, le gouvernement allemand avait interdit à la chaîne de télévision kurde Roj TV, émettant depuis le Danemark, de diffuser ses programmes en Allemagne, affirmant qu'elle servait la propagande des extrémistes kurdes. Une société de production qui produisait des programmes pour Roj TV avait aussi été fermée.

Le PKK a déjà procédé par le passé à des enlèvements de touristes, de soldats et de policiers, mais n'emploie pas fréquemment cette tactique.

En visite à Bagdad jeudi dernier, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait indiqué que le gouvernement irakien et le Kurdistan irakien l'avaient assuré de leur "volonté commune" de "défaire" les séparatistes du PKK, qui sont pour Ankara une menace "pour toute la région".

Depuis décembre, la Turquie a mené plusieurs interventions militaires contre les bases dans le nord de l'Irak du PKK, considérée comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Ces opérations, notamment des bombardements aériens, avaient provoqué de vives réactions de la part du gouvernement régional du Kurdistan irakien, ainsi que du président irakien Jalal Talabani, un Kurde.

Le gouvernement turc affirme que 2.000 rebelles kurdes du PKK sont cachés de l'autre côté de sa frontière avec l'Irak. Le PKK se bat depuis 1984 pour l'autonomie du sud-est de la Turquie et le conflit a déjà fait plus de 37.000 morts.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.