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Syrie: les jihadistes chassés d'une localité kurde


Mercredi 17 juillet 2013 à 15h13

BEYROUTH, 17 juil 2013 (AFP) — Des combattants kurdes syriens ont chassé les groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda d'une localité frontalière de la Turquie à la suite de violents combats, rapporte mercredi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Les comités de protection du peuple kurde (YPG) ont expulsé les combattants du Front Al-Nosra et de l'Etat islamique islamique en Irak et au Levant (EIIL), ainsi que d'autres groupuscules extrémistes, de la localité de Ras al-Aïn (nord), par laquelle les jihadistes transitaient entre la Syrie et la Turquie.

"Au moins neuf combattants d'Al-Nosra et de l'EIIL et deux combattants kurdes ont été tués dans les combats en 24 heures dans la ville", a précisé l'OSDH, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales et militaires.

Les affrontements ont commencé lorsque des membres d'Al-Nosra ont attaqué une patrouille de combattantes kurdes qui sont cependant parvenues à s'enfuir, a expliqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, président de l'OSDH.

Selon les militants à Ras el-Aïn, des combattants d'Al-Nosra, partisans d'un islam rigoriste, faisaient pression depuis le début du mois du ramadan sur les habitants pour qu'ils observent le jeûne, et s'en prenaient aux femmes ne portant pas le voile, ce qui est le cas des combattantes kurdes.

Depuis le début de la révolte contre le régime il y a plus de deux ans, les Kurdes (10% de la population), présents essentiellement dans le Nord, tentent de se tenir à l'écart du conflit, leur objectif étant avant tout de conserver le contrôle sur leurs territoires.

Ces accrochages surviennent au moment où les tensions sont fortes entre la rébellion modérée soutenue par des pays arabes et occidentaux et représentée par l'Armée syrienne libre (ASL) et Al-Nosra et l'EIIL, avec une multiplication des attaques des deux bords.

Sur un autre front, dans la province de Damas, un attentat à la voiture piégée a fait sept morts, dont un enfant, dans la localité de Kanaker, selon l'OSDH.

Et dans la ville de Homs, l'armée appuyée par les combattants du mouvement chiite libanais Hezbollah poursuivait son offensive contre les quartiers rebelles lancée il y a 18 jours, selon l'OSDH et des militants.

Les troupes gouvernementales ont tenté de pénétrer dans le quartier de Bab Hod, tandis que les autres secteurs étaient toujours assiégés, a indiqué le militant Yazan.

"La situation humanitaire continue de se détériorer jour après jour en raison du siège étouffant", dit-il via internet.

Les violences quotidiennes en Syrie ont encore fait 112 morts mardi à travers le pays, selon un bilan de l'OSDH.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.