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Syrie: arrestation de responsables politiques dans une ville kurde


Mardi 16 août 2016 à 19h20

Qamichli (Syrie), 16 août 2016 (AFP) — Une dizaine de personnalités politiques kurdes ont été arrêtées à Qamichli, une ville du nord de la Syrie à majorité kurde, suscitant des appels à manifester mardi, ont indiqué des membres d'un parti kurde.

Les forces de sécurité kurdes, connues sous le nom de Assayech, ont arrêté lundi et mardi au moins 11 responsables de deux formations politiques, ont indiqué à l'AFP ces sources.

Ces responsables appartiennent au parti Yekiti et au Parti démocratique kurde (KDP), deux factions opposées au puissant Parti de l'union démocratique (PYD, également kurde).

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a indiqué que neuf membres du KDP et au moins deux du Yekiti, dont son vice-président, avaient été arrêtés puis "conduits dans un endroit inconnu".

Le Yekiti et le KDP sont membres du Conseil national kurde (KNC), une composante clé de la Coalition nationale de l'opposition syrienne.

Le KNC s'est vivement opposé en mars à une décision du PYD et d'autres partis kurdes d'établir une région fédérale kurde auto-administrée dans le nord syrien.

Mardi, cette coalition a appelé à des manifestations dans les villes syriennes à majorité kurde pour condamner ces arrestations.

Abdelsamad Khalaf Berro, chef du bureau politique de Yekiti, a déclaré à l'AFP que les membres de son parti avaient été arrêtés dans une tentative de "nous empêcher de faire de la politique".

Il a fait en outre état de l'arrestation ce week-end du président du KNC Ibrahim Berro qui a été selon lui "expulsé dans la région kurde d'Irak".

La Coalition nationale de l'opposition syrienne a qualifié l'arrestation de M. Berro d'"enlèvement".

Un représentant de l'administration autonome kurde, Kenaan Barakat, a démenti toute motivation politique derrière les arrestations de lundi et mardi, affirmant que les responsables kurdes avaient été arrêtés après la tenue de "rassemblements politiques qui ne respectaient pas la loi".

"Ils seront déférés devant la justice et jugés", a ajouté M. Barakat.

Le conflit en Syrie, qui a éclaté en 2011 après la répression par le président Bachar al-Assad de manifestations pacifiques, met aujourd'hui aux prises l'armée du régime, des rebelles, des jihadistes et les forces kurdes sur un territoire complètement morcelé. Sans compter l'intervention de puissances étrangères.

Les Kurdes contrôlent de vastes territoires dans nord du pays qu'ils ont commencé à administrer après le retrait des forces du régime en 2012.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.