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Reprise du procès de Saddam accusé de "génocide" contre les Kurdes


Mercredi 8 novembre 2006 à 13h17

BAGDAD, 8 nov 2006 (AFP) — Saddam Hussein est revenu devant ses juges mercredi dans le procès pour "génocide" contre les Kurdes, au lendemain de son appel à la réconciliation entre Arabes et Kurdes, alors que le Premier ministre a estimé que l'ancien président sera exécuté avant la fin de l'année.

L'ancien homme fort de l'Irak a été condamné dimanche à mort par pendaison pour l'exécution de 148 villageois chiites dans les années 1980, en représailles à un attentat contre le convoi présidentiel.

"Nous attendons la décision de la Chambre d'appel et si elle confirme la sentence, le gouvernement aura la responsabilité de l'appliquer", a expliqué le Premier ministre Nouri al-Maliki, dans une interview à la BBC.

"Je m'attends à ce que l'exécution se déroule avant la fin de cette année", a-t-il.

Un seul des avocats de la défense, Badia Aref, est présent mercredi au tribunal à l'ouverture de la 22e audience du procès Anfal.

Les autres avocats boycottent la cour depuis plusieurs semaines. Ils sont remplacés par un avocat commis d'office.

Le président déchu et six ex-dirigeants sont jugés pour avoir ordonné et mis en oeuvre les campagnes militaires d'Anfal en 1987-1988 dans le Kurdistan, qui ont fait 180.000 morts selon l'accusation. Tous risquent la peine de mort.

Le tribunal a continué à entendre des témoins de l'accusation. Le premier d'entre eux, Ayoub Abdallah Mohammed, un ancien peshmerga (combattant kurde), a raconté le bombardement chimique de son village de Bergie, dans le nord du pays, le 24 août 1988.

"Les oiseaux ont commencé à tomber du ciel, puis nos nez se sont mis à couler", s'est-il souvenu.

L'ancien directeur du renseignement militaire, Sabir al-Duri, l'un des accusés, a affirmé que des soldats iraniens se trouvaient alors dans cette région, à la fin de la guerre entre les deux pays et il a accusé les peshmergas de combattre à leurs côtés.

Un second témoin, Tawfiq Abdelaziz Moustafa, a raconté comment il avait découvert "les corps brûlés d'un villageois, de sa femme et de leur enfant", après l'attaque contre son village, près de la frontière turque.

"J'ai perdu une bonne partie de ma vision après cette attaque", a-t-il ajouté.

Saddam Hussein avait appelé mardi Kurdes et Arabes "à se réconcilier", tout en récusant les témoignages de rescapés de massacres perpétrés sous son régime.

pool-thm/hj/mfo

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.