Lundi 18 decembre 2006 à 11h19
BAGDAD, 18 déc 2006 (AFP) — Le procès de l'ancien président Saddam Hussein, jugé pour génocide contre les populations kurdes devant le Haut tribunal pénal irakien, s'est rouvert lundi à Bagdad par la présentation de documents concernant l'utilisation d'armes "spéciales".
Le procureur a lancé les travaux de cette 30ème audience, diffusée en direct à la télévision nationale, en présentant devant le tribunal des documents émanant du secrétariat de la présidence de Saddam qui ordonnaient l'utilisation de "munitions spéciales".
"Le président ordonne (...) de procéder à des frappes préventives avec les munitions spéciales contre des bases de gardes de Khomeini au sein du quartier général du 1er corps de sabotage de Barzani", peut-on lire sur le document.
"Les gardes de Khomeini" désignaient, selon la terminologie du régime l'époque, d'hypothétiques forces en provenance de l'Iran voisin que le gouvernement de Saddam Hussein accusait de participer à la rébellion au Kurdistan.
Le nom "Barzani" fait référence à l'actuel président kurde Massoud Barzani, alors leader militaire d'une faction rebelle kurde.
Saddam Hussein et six de ses anciens lieutenants sont poursuivis pour leur responsabilité dans les campagnes militaires Anfal (butin, en arabe) qui ont provoqué la mort de plus de 180.000 personnes au Kurdistan en 1987 et 1988, selon l'accusation.
Ils sont notamment accusés d'avoir utilisé des armes chimiques, comme l'ont raconté de nombreux témoins depuis le début du procès.
Pour leur défense, les accusés ont expliqué par le passé que les campagnes Anfal constituaient un exemple classique de lutte anti-guérilla, dans le cadre de la guerre Iran-Irak (1980-1988).
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.