
Lundi 1 mai 2006 à 12h32
SOULEMANIYAH (Irak), 1 mai 2006 (AFP) — Les forces armées iraniennes ont bombardé lundi des positions du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), dans le nord de l'Irak, pour la seconde journée consécutive, contraignant à la fuite des dizaines de familles, a indiqué le groupe séparatiste kurde.
"Les Iraniens ont à nouveau bombardé les positions du PKK de 21H00 dimanche à 05H00 lundi. Des dizaines de familles ont été contraintes à quitter leurs foyers", a déclaré à l'AFP Roustom Joudi, un responsable du PKK.
"Nous avons subi des pertes", a-t-il ajouté, sans préciser combien.
Les soldats iraniens ont concentré leurs tirs sur des positions situées à proximité des villages montagneux de Laradou, Roushga et Qalaa Touka, à quelques 190 km au nord de la ville de Soulemaniyah, capitale de la province du même nom, a précisé le responsable du PKK.
Pour sa part, Aref Rushdie, un responsable de l'UPK (Union patriotique du Kurdistan, parti du président Jalal Talabani), a indiqué à l'AFP que les bombardements iraniens se poursuivaient lundi dans la journée près de la localité de Rania et sur les villages alentours au Kurdistan, proche de la frontière iranienne, à quelque 200 km au nord-est de Bagdad.
"Les bombardements de l'artillerie iranienne ont été intenses jusqu'à 07H30 locales (03H30 GMT), puis des tirs sporadiques leur ont succédés", a ajouté Aref Rushdie.
Il a indiqué que des centaines de villageois kurdes fuyaient la zone des bombardements, qui ont notamment détruit une voiture et une école.
Aref Rushdie a encore estimé que ces opérations militaires étaient vraisemblablement le résultat d'une coordination entre les forces turques et iraniennes.
Dimanche, le ministère irakien de la Défense a accusé l'Iran d'avoir "au cours des dernières 24 heures" bombardé des positions du PKK en Irak et d'avoir pénétré de 5 km à l'intérieur du territoire irakien, près de Haj Omran, dans la province d'Erbil.
Lundi, le porte-parole du gouvernement Gholam Hossein Elham a indiqué que l'Iran ne confirmait pas l'entrée de ses forces en Irak.
"Nous avons des accords de coopération sécuritaire avec les pays voisins et nous agissons dans le cadre de ces accords", a encore dit M. Elham.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.