Mardi 6 novembre 2007 à 13h01
ANKARA, 6 nov 2007 (AFP) — Un dirigeant des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a appelé mardi la Turquie à négocier avec son organisation, affirmant que le dialogue, et non la confrontation armée, était la clé pour mettre un terme à 23 ans de campagne séparatiste.
"Les opérations et attaques ne viendront pas à bout de la guérilla (...) N'assombrissez pas le siècle nouveau en affrontant les Kurdes", a déclaré Murat Karayilan à l'agence de presse pro-kurde, Firat News.
"Nous vous disons ce qu'il est nécessaire de faire: arrêtez les attaques et discutons de projets pour résoudre le problème", a-t-il ajouté.
Le gouvernement turc a affirmé mardi qu'il était déterminé à utiliser l'option militaire s'il le fallait contre les camps des rebelles kurdes situés dans le nord de l'Irak, alors que le président américain George W. Bush a assuré la veille une aide militaire accrue à la Turquie contre le PKK.
Avec quelque 100.000 soldats massés à la frontière, la Turquie a menacé d'intervenir militairement dans le nord de l'Irak si Bagdad et Washington n'agissaient pas rapidement et concrètement contre les rebelles.
M. Karayilan a pour sa part estimé qu'une opération armée ne résoudrait pas le conflit.
"Vous (Ankara) insistez pour que nous quittions l'Irak. Serait-ce réellement une solution?", s'est-il interrogé. "Nos forces sont partout (...) Nous sommes aussi présents sur le sol turc".
Le conflit entre l'armée turque et les rebelles kurdes a fait en Turquie plus de 37.000 morts depuis le début de l'insurrection du PKK, en 1984.
La Turquie refuse catégoriquement d'avoir des pourparlers avec les rebelles, qu'elle considère à l'instar des Etats-Unis et de l'Union européenne comme une organisation terroriste.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.