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Les Kurdes s'emparent d'un fief de l'EI dans le nord-est de la Syrie


Vendredi 27 février 2015 à 19h20

Beyrouth, 27 fév 2015 (AFP) — Les combattants kurdes ont infligé vendredi une sévère défaite aux jihadistes du groupe État islamique (EI) en s'emparant d'une de leurs places fortes dans la province de Hassaké, dans le nord-est de la Syrie, selon une ONG.

"Les jihadistes se sont retirés sans grande résistance après que les forces kurdes épaulées par des combattants arabes de Jeich Sanadi (Armée des héros) sont rentrés à Tall Hamis", qui se trouve à un trentaine de km de Qamichli, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Les Kurdes occupent désormais une bande de territoire reliant Tall Hamis à la frontière avec l'Irak, pays où l'EI est bien implanté, ce qui gène les jihadistes dans leurs mouvements dans ce secteur.

L'Union démocratique kurde (PYD), principal parti kurde de Syrie, a affirmé dans un communiqué que sa branche armée, les Unités de protection du peuple kurde (YPG), avait libéré Tall Hamis et les localités environnantes à la demande des villageois (arabes) qui voulaient se débarrasser de ces terroristes".

Cette victoire à Tall Hamis, aux mains de l'EI depuis plus d'un an, intervient après sept jours de combats avec le groupe jihadiste durant lesquels les YPG se sont emparés d'une centaine de villages et hameaux de la région.

Depuis le début des combats dans le secteur, au moins 175 jihadistes ont été tués dans les accrochages et les bombardements de la coalition internationale dirigée par Washington.

Dans l'autre camp, 30 combattants kurdes et des rebelles ont été tués, dont un Australien, le premier Occidental à mourir en combattant avec les unités kurdes en Syrie.

Selon le Pentagone, la coalition a mené plusieurs raids jeudi dans la province de Hassaké, dont trois près de Tall Hamis.

Les jihadistes ont enlevé cette semaine 220 chrétiens assyriens au sud-ouest de Qamichli, dans une autre partie de la province de Hassaké, selon l'OSDH.

Quelque 5.000 chrétiens assyriens ont ensuite fui ce secteur, se réfugiant à Qamichli et Hassaké, deux villes tenues par les forces kurdes et gouvernementales.

Jean Tolo, un responsable assyrien à Qamichli, a affirmé que le rythme des arrivées des déplacés s'était ralenti vendredi, après un grand afflux en début de semaine.

"Nous offrons aux déplacés de la nourriture et tout ce dont ils ont besoin. Des médecins travaillent gratuitement pour faire face à tout cas urgent", a-t-il expliqué, précisant que 200 familles avaient trouvé refuge à Qamichli et 900 autres à Hassaké.

Les Assyriens, une communauté parmi les plus anciennes converties au christianisme, sont environ 30.000 en Syrie, soit 2,5% des 1,2 million de chrétiens du pays, et ils vivent en majorité dans la province de Hassaké.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.